Dans un communiqué paru ce mercredi midi, l’université de Lille a annoncé annuler la tenue d’une conférence portant sur l’actualité en Palestine en présence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan prévue le lendemain. L’annulation de l’événement à la dernière minute est le résultat d’une campagne réactionnaire et s’inscrit en continuité de la répression subie par le mouvement de solidarité avec la Palestine.

Pour empêcher la tenue de cette conférence, l’université de Lille évoque comme justification la « montée préoccupantes des tensions internationales au cours de ces derniers jours », en référence à l’escalade entre Israël et l’Iran. Des tensions qui justifierait selon l’administration de la fac d’interdire la tenue de la conférence car « les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats ».

Ce faux prétexte, qui voudrait entériner l’idée qu’il serait impossible de parler dans les facs d’une actualité brûlante, masque la décision de plier face à la campagne menée par l’extrême droite et les macronistes ces derniers jours. Lundi dernier, la députée Renaissance Violette Spillebout avait ainsi demandée l’annulation de la conférence en qualifiant d’antisémites les intervenants. De son côté, Xavier Bertrand, président LR de la région, avait également demandé l’annulation. Le député PS Jérôme Guedj a également pris part à la campagne, en dénonçant la présence d’un logo « Palestine Libre » sur l’affiche, laissant entendre que celui-ci poserait problème.

Des arguments fallacieux qui auront finalement permis d’aller au bout de la censure de la conférence, soulignant comment les opposants à la cause palestinienne peuvent faire feu de tout bois pour réprimer les initiatives de solidarité avec la Palestine. Ce alors que la militante palestinienne et membre de la liste de LFI pour les européennes Rima Hassan est déjà la cible depuis plusieurs mois de campagnes de diffamation et de menaces de la part de la droite, de l’extrême-droite et des soutiens de l’État d’Israël.

Dans un contexte où le génocide du peuple Palestinien se poursuit, avec déjà plus de 33 000 victimes de la guerre coloniale, cette interdiction et toute la campagne de diffamation et de criminalisation visant les militants de la cause palestinienne qui l’accompagne doivent être dénoncés. En réaction à l’interdiction de la conférence, La France Insoumise a annoncé ans un communiqué que l’évènement serait maintenu dans un nouveau lieu.

Face à cette répression qui s’accentue, comme le montre la convocation récente de deux militants de RP dont Anasse Kazib par la police anti-terroriste, il va falloir faire front. Tandis que les risques d’escalades au Moyen-Orient font planer le risque d’une régionalisation de la guerre, il est plus que jamais nécessaire défendre le droit à soutenir la Palestine, dont la répression est un laboratoire de l’autoritarisme, comme l’a souligné Anasse Kazib dans un tweet. Solidarité avec LFI et les organisateurs de la conférence, soutenir le peuple Palestinien n’est pas un crime !