Samedi, l’extrême-droite et un syndicat de police ont lancé une campagne pour interpeller la Fnac et faire retirer de la vente un jeu antifasciste. Parmi les militants et organisations mobilisées, le Rassemblement National, à travers le député Grégoire de Fournas, connu pour son hurlement raciste il y a deux semaines, ou le député du Nord Victor Catteau, et le Syndicat des Commissaires de la Police Nationale, qui s’en prend régulièrement aux luttes antiracistes et contre les violences policières sur Twitter.

« Un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ? » a notamment dénoncé le SCPN. Une rhétorique anti-« antifas » traditionnelle de l’extrême-droite, et relayée par le syndicat de police, qui vise à criminaliser les manifestants mais aussi toute opposition aux idées réactionnaires de l’extrême-droite, qu’entend justement mettre en avant le jeu Antifa, créé par Libertalia et La Horde.

Une demande de censure à laquelle l’entreprise a décidé de se plier dès le lendemain en annonçant sur Twitter retirer le jeu de la vente. « Nous comprenons que la commercialisation de ce "jeu" ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu’il ne soit plus disponible dans les prochaines heures. » a expliqué la Fnac dans un tweet.

Une censure assumée sous pression de la police et de l’extrême-droite qui a largement choqué sur les réseaux sociaux. D’autant plus que tout en se montrant prête à interdire un jeu antifasciste, la Fnac distribue sans problème les ouvrages les plus réactionnaires de l’extrême-droite, des pamphlets de Zemmour à ceux de Renaud Camus, dont l’idée de « grand remplacement » a inspiré différents attentats islamophobes ces dernières années. Un deux poids deux mesures souligné sur Twitter par l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.