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Une balle dans la tête en guise de procès

La justice blanchit les flics responsables du massacre de Carandiru au Brésil

Une décision insensée du Tribunal de Justice de Sao Paulo : les 74 policiers considérés coupables du massacre du Carandiru obtiennent l’annulation de leur condamnation et restent en liberté. Guilherme Kranz, pour Esquerda Diario

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En 1992, Sao Paulo a vécu l’une des expériences les plus choquantes de son histoire récente : le massacre de Carandiru, grande prison du Brésil. A la suite d’une rébellion dans la prison qui a rassemblé plus de 8000 prisonniers, la police militaire, à la demande du gouverneur Fleury, a perpétré le massacre de 111 détenus. Une série de preuves démontrent comment s’est déroulé le massacre : une exécution particulièrement lâche, menée par la police à coups de fusils dans la nuque des détenus. Aujourd’hui, nous assistons à un autre épisode scandaleux de cette histoire.

Trois juges de la 4e chambre criminelle affirment qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour démontrer exactement quels crimes ont été commis. Comme l’examen balistique, qui n’a pas été fait à l’époque, est un échec, il n’y aurait soi-disant pas moyen de savoir quelle police a tué et qui elle a tué. Dans le doute, ils ont décidé d’annuler la déclaration de culpabilité. 111 personnes ont été tuées, aucun policier. Le rapporteur de l’affaire et le président de la 4ème chambre, le juge Ivan Sartori, ont essayé d’acquitter les 74 accusés, mais n’y sont pas parvenus. Le juge définit le processus comme « kafkaïen » : « Je ne sais pas qui a tué qui, qui a fait quoi. »

La réalité du système carcéral brésilien est effectivement « kafkaïenne », c’est l’un des plus grands et des plus violents au monde. C’est le rôle que joue la police dans la société. Nous savons que la police brésilienne est l’une de celles qui tuent le plus dans le monde (comme le montre une récente enquête menée par Amnesty International) et celle de Sao Paulo en particulier est l’une des plus meurtrières. En cinq ans, la police militaire de Sao Paulo a tué plus que toutes les polices des États-Unis. Des cas comme celui-ci montrent de quel côté est la justice et combien l’héritage de la dictature militaire reste vivace dans notre société aujourd’hui.

Dorénavant, le parquet et la défense des familles peuvent encore faire appel de la décision, tandis que ces policiers sont toujours en liberté.

Trad. Arapo


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