Cela n’aura pas échappé à la plupart des étudiants affiliés à l’Université de Bordeaux, et pour cause : il y a quelques jours , l’intégralité des étudiants des trois établissements qui composent l’Université de Bordeaux, soit plus de 50.000 étudiants, ont reçu par mail une invitation à se joindre à la conférence, durant laquelle leur seront exposés les métiers de la Police Nationale. Ce n’est pas la première fois qu’un tel évènement se produit dans les universités bordelaises : il y a seulement quelques mois de cela, ces dernières avaient étaient recouvertes de tracts et affiches encourageant les étudiants à rejoindre l’armée en tant que réserviste.

Deux mois seulement après les bloquages de lycées parisiens, surveillés "comme le lait sur le feu" par le gouvernement, et deux ans après la mobilisation contre la loi El-Khomri, dans laquelle la jeunesse avait joué un rôle majeur, il semble que les classes dominantes craignent toujours autant l’esprit contestataire de la jeunesse. Quoi de mieux, dès lors, pour éviter un mouvement de jeunesse, que d’intégrer la dite jeunesse dans l’appareil de l’Etat ?

Cette conférence, sous couvert d’ouvrir des possibilités de carrière, prouve bien que la bourgeoisie a encore et toujours la main mise sur les institutions, privées comme publiques, et qu’elle met tout en oeuvre pour que ses intérêts soient bien défendus. Ces évènements ne sont rien d’autre qu’une diversion de l’Etat pour amadouer une jeunesse dont ont sait qu’elle peut être un élément décisif dans un mouvement social, alors que Macron s’apprête à appliquer sa politique de précarisation de l’éducation et des universités, et doivent être démasqués en tant que tels.