C’était également le procès des grands absents. L’ancien directeur de cabinet de Lagarde, quand elle était en poste à Bercy, entre 2007 et 2011, ne s’est jamais présenté devant les juges. Il avait plus important à faire, on se l’imaginera. Stéphane Richard est l’actuel directeur général d’Orange. Lagarde, de son côté, était retenue à Washington par des obligations professionnelles. Dans la foulée, ou presque, le board du FMI a réaffirmé sa complète confiance en son actuelle directrice.

On ne sait trop s’il faut rire ou pleurer d’un tel jugement. La « négligence » pour laquelle Lagarde a été reconnue coupable dans le cadre de l’arbitrage de l’affaire Tapie a coûté la bagatelle de 400 millions d’euros au contribuable, et c’est pourtant des individus capables de telles étourderies qui nous dirigent. Et lorsqu’ils se font prendre la main dans le sac, ils sont jugés par leurs pairs… qui se gardent bien de leur frapper trop fort sur les doigts.

Pour les délinquants en col blanc, donc, ou les délinquantes en tailleur Chanel, il y a deux poids et deux mesures. Comme le disait La Fontaine, à l’époque du Roi Soleil : « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.Sous la monarchie républicaine, l’adage n’a pas pris une ride. »


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