C’est quoi les catégories A, B et C ?

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A sont ceux qui n’ont eu aucun emploi durant le mois passé. Les catégories B et C correspondent respectivement aux chercheurs d’emploi qui ont exercé une activité réduite de moins de 78 heures pour les premiers, de plus de 78 heures pour les seconds, à savoir ceux qui ont eu des contrats d’intérim ou des CDD très courts pour la plupart des cas. Ainsi, un demandeur d’emploi dont l’agence d’intérim lui propose un contrat de 2 jours durant le mois de mars se verra transféré en catégorie B, et n’a donc pas été pris en compte dans les chiffres avancés par le gouvernement. Manœuvre classique. En considérant les 3 catégories A, B et C, la baisse n’est en réalité que de 8 300 demandeurs d’emploi, soit une diminution de 0,2 % sur un mois… quand l’augmentation est de 3 % en un an. Cette diminution, qui est donc finalement très légère, est très certainement à mettre sur le compte des jobs saisonniers qui commencent à reprendre en ce début de printemps, et chaque année le gouvernement en profite pour se féliciter des légères baissent enregistrées. Comme le dit un membre du cabinet de la ministre du travail, c’est « un effet éventuellement conjoncturel ». Traduisez : c’est un effet totalement conjoncturel.

Ainsi, le gouvernement tente de se la jouer optimiste sur l’avenir du chômage et récupère des chiffres sur le court terme, ce qui par essence ne signifie absolument rien. C’est pourtant le même numéro qui est rejoué à chaque baisse conjoncturelle des chiffres. A l’inverse, quand les chiffres augmentent, comme à l’habitude, c’est le silence au mieux, au pire les promesses et les nouvelles réformes. En réalité, c’est en regardant les chiffres sur le long terme que l’on se rend véritablement compte de l’évolution du chômage en France : alors que nous avons connu une baisse conjoncturelle des chiffres du chômage jusque fin 2007, ces derniers ne connaissent qu’une hausse tendancielle très forte depuis.

Le gouvernement a tenu à expliquer que la fausse diminution qu’il a observée était due à la signature du pacte de responsabilité. El Kohmri, elle, a vanté le plan d’aide à l’embauche des PME qui avait été présenté par Hollande en début d’année. Pourtant ce sont bien ces mesures qui nous enfoncent toujours un peu plus dans la précarité ! De la même manière, selon eux, faciliter les licenciements permet de faciliter l’embauche avec la loi travail : s’ils nous prennent pour des abrutis, c’est parce que tous les mensonges sont bons pour tenter de nous faire avaler la pilule de l’austérité, et ce le plus longtemps possible.