Ce mercredi, le magazine Challenges a publié son traditionnel classement des plus grandes fortunes françaises. Bernard Arnault, patron de LVMH et second homme le plus riche du monde après Elon Musk, a fait un profit de 54 milliards d’euros en un an, ce qui élève son patrimoine au-delà des 200 milliards d’euros. Il est suivi par les familles Hermès, dont la richesse a augmenté de 59,1 milliards ; Wertheimer, qui possède l’entreprise Chanel et voit sa fortune s’élever de 20 milliards d’euros. La quatrième place est occupée par Françoise Bettencourt Meyers, l’héritière de L’Oréal, avec des profits de près de 15 milliards d’euros.

Ces 500 fortunes du classement détiennent un total de 1 170 milliards d’euros, ce qui représente 45 % du PIB du pays. Une hausse impressionnante par rapport aux 1 002 milliards d’euros de l’an dernier. Des profits qui ne sont pas apparus par magie, mais sont le fruit d’une exploitation accrue des travailleurs·es en France et dans le monde entier.

Ils sont également le fruit d’une politique néolibérale appliquée par les gouvernements successifs, de la loi Travail de Hollande à la réforme du chômage de Macron, en passant par la casse des services publics et les multiples cadeaux au patronat, notamment pendant le Covid. Une série d’attaques qui visent à favoriser les intérêts du patronat au détriment de nos vies, et que Macron poursuit avec la « mère des réformes », réclamée de longue date par la bourgeoisie, qui vient d’être imposée aux milliers de manifestant·es et de grévistes par un passage en force antidémocratique et répressif.

Alors que les quartiers populaires, où 42% des habitants en moyenne vivent en dessous du seuil de pauvreté, font eux aussi face à une redoutable répression pour s’être révolté, ces chiffres monstres démasquent plus que jamais l’urgence de construire un rapport de force à la hauteur des attaques du gouvernement et de la bourgeoisie. Une tâche qui implique la construction d’un mouvement d’ensemble, à même d’arracher l’augmentation de tous les salaires et minimas sociaux ainsi que leur indexation sur l’inflation, et des moyens massifs pour les services publics démolis par 40 ans de néolibéralisme. Ce classement nous montre où se trouve tout l’argent qui nous manque : aux grandes fortunes engraissées par la crise de payer pour que l’ensemble de la population puisse avoir accès à des conditions de vie décentes !