Myriam Abu Daqqa, philosophe et militante marxiste, féministe palestinienne devait faire une quinzaine de conférences et de présentation de son film « Yallah Gaza » ces derniers jours. Celui-ci porte notamment sur la condition des femmes en Palestine. Mais du fait de la situation en Palestine, et de l’offensive répressive du gouvernement, celle-ci se voit peu à peu interdite de s’exprimer partout.

Alors que cette militante pour les droits des femmes en Palestine était invitée depuis longtemps à l’Assemblée nationale d’abord, puis à l’Université de Lyon ainsi qu’à Metz pour parler des « femmes survivant à Gaza » elle a été déprogrammée, d’abord par la présidente de l’Assemblée Nationale puis par les différentes mairies et présidences d’université.

Yaël Braun-Pivet justifie cette interdiction par un communiqué, expliquant avoir été « alertée par plusieurs parlementaires », et affirmant que « la présence de Mme Abu Daqqa serait une inqualifiable provocation à l’égard de toutes les victimes de l’antisémitisme de par le monde ». En cause, sa supposée appartenance au Front Populaire de Libération de la Palestine, considérée comme terroriste au même titre que l’ensemble des organisations de résistance palestinienne.

Cette interdiction s’est concrétisée à Metz ce mardi, puisque la conférence prévue par les Amis du Monde diplomatique a dû se tenir dans un parc « à la lumière des lampadaires » d’après un témoin, après une interdiction préfectorale. « Au bout d’un moment les flics sont venus autour de nous, nous disperser » précise-t-il.

Mariam Abu Daqqa, présidente du conseil d’administration de « Palestinian Development Woman Studies Association » est donc privée de parole en France sous prétexte de son appartenance présumée au FPLP. Une expression de la criminalisation toujours plus forte de la cause palestinienne. Ce musèlement s’inscrit en effet dans une offensive autoritaire lancée par le gouvernement depuis le début de la semaine, qui tente de proscrire toute expression de soutien au peuple palestinien.

Des interdictions de manifester aux menaces de procès et de dissolutions de partis politiques comme le NPA annoncé par Darmanin en direct en passant par des menaces de répression dans les universités et les écoles (EHESS) de tout groupe ayant une expression sur le sujet, c’est aujourd’hui une insupportable chasse aux sorcières que le gouvernement entreprend, et face à laquelle il faut faire front.