Macron a dû regarder à la loupe les sondages sortis des urnes et les enquêtes de sociologie électorale issues de la primaire à droite et il est très certainement arrivé à cette conclusion très profonde : dans les Etats-Unis de Trump comme dans la France de Fillon, les plus de 65 ans, ça peut rapporter gros.

Les communicants de Macron se sont donc empressés de relayer dans la presse cette petite histoire édifiante : peu avant le second tour des primaires de droite, leur patron aurait rencontré tout à fait par hasard et au détour d’un bistrot parisien, Le Père Claude, (menu à 35 euros le midi, le candidat fait popu), Charles Aznavour accompagné de l’un de ses fils et de quelques proches. Macron, n’écoutant que son cœur, se serait précipité à la table du chanteur pour lui dire combien il était « fan » de ses ritournelles. Et Aznavour de l’inviter aussitôt à son concert du 27 décembre.

Grand progressiste devant l’éternel, soutien de Valéry Giscard d’Estaing lors de l’entre-deux tours de 1974 et de Sarkozy en 2012, chanteur ciblant les 65-99 ans (Aznavour allant sur ses 82 printemps), rien de mieux pour Macron qu’une « très-véridique-véritable-histoire » et un soutien politique de taille. Sur le plan musical comme sur les autres, il n’y a pas photo, il faut faire taire les mauvaises langues : Macron est un véritable révolutionnaire.