En décembre 2007, le président Sarkozy accueille en grande pompe le dictateur libyen Kadhafi. Mars 2011, la France intervient militairement dans une coalition internationale pour destituer le dictateur. Il s’était félicité de cette intervention qui avait permis de faire tomber « Kadhafi [qui] était sans doute un des dictateurs les plus violents, les plus inhumains, les plus sanglants de la fin du siècle précédent ». Auto-proclamatoire, Sarkozy affirme que la libération de la Libye est "uniquement du fait de l’intervention française, et rejette la faute de l’instabilité actuelle à « la communauté internationale avec au premier rang la France et M. Hollande ». Mais l’intervention impérialiste de la France a surtout permis de cacher le financement occulte de sa campagne de 2007 et servit les intérêts de grandes multinationales. A ce jour, l’instabilité engendré par l’interventionnisme aventurier de 2011 ne permet pas à la France de tirer un maximum de profits. C’est avec cet objectif en ligne de mire que Sarko prône l’organisation de "l’armée libyenne, la police" par l’État Français, afin de permettre la défense des intérêts de ce dernier. Le principe même du néo-colonialisme.

Sarkozy prône la même stratégie en Syrie

La Syrie a été longtemps l’un des meilleurs appuis des dirigeants européens et américains au Moyen Orient. L’assassinat de Rafik Hariri, ami personnel de Chirac, par le régime de Damas avait changé la donne : la Syrie n’était plus fréquentable jusqu’à ce que l’opportunité de l’ouverture d’un nouveau marché économique amène Sarkozy a inviter son « ami » Bachar al-Assad au défilé du 14 Juillet 2008. Depuis le début de la guerre civile, l’ancien président n’a jamais ne serait-ce que condamné les violences du régime syrien. Alors que Bachar peine à contrôler la propagation de Daesh et de la rébellion, la France sous couvert de se prévenir de futurs attentats décide d’intervenir militairement. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a ainsi annoncé des raids aériens contre Daesh en Syrie "dans les prochaines semaines". Sarkozy qui suit attentivement les sondages, voyant que 61% de français y sont favorables, tente d’exploiter le vieux filon de l’intervention armée responsable et civilisatrice. Derrière la création d’une « armée de libération de la Syrie » Sarko sous-entend la création d’une force de frappe internationale des pays impérialistes dont la France et la Russie seraient les fers de lance. Il est question de l’engagement de « vingt-deux des pays les plus puissants au monde". Cette « armée de libération » n’aurait pour but que de défendre les intérêts privés de multinationales et de pays impérialistes. En réalité, ce plan fait du maintien de Bachar al-Assad au pouvoir une nécessité. Celle d’écraser tout mouvement populaire de contestation pour stabiliser une zone plongée dans le chaos depuis 3 ans.

Le candidat Sarkozy entame son opération reconquête en adoptant un discours ouvertement impérialiste. Tant sur le plan national qu’international, l’ex-Président tente de s’attirer les faveurs du patronat en adoptant un discours résolument offensif. Le président des Républicains prédit qu’« en quelques mois, la Syrie peut être libérée ». A l’exemple du récent cas Libyen ? Nous croyons Sarkozy plus sincère quand il déclare : « la France a toujours été du côté des dictateurs »