"Je suis triste d’apprendre que ça va fermer.C’est beau de refaire le quartier, mais il ne faut pas retirer les choses dont les gens ont besoin ", déplore cette habitante de Lille, femme de ménage à mi-temps. Malgré l’insalubrité du bâtiment, qui n’a pas été rénové depuis des années, celui-ci permettait aux personnes les plus précaires, que ce soit des migrants, des SDF, ou des travailleurs à mi-temps, de se laver pour seulement 80 centimes.

Cette fermeture, qui d’après la mairie ne concernerait qu’un nombre relativement faible de personnes (environ 50 fréquentations par jour), serait nécessaire au vu des coûts de installation. Seulement, au-delà des conditions économiques, cette fermeture poserait avant tout un problème sanitaire : pour Marie-Laure Frys, membre de l’association Médecins solidarité Lille, il est " indispensable d’avoir un endroit pour les populations en précarité, surtout quand elles souffrent de maladies cutanées ". En effet, quand on voit le taux de mortalité des personnes vivants à la rue (la durée de vie moyenne d’un SDF est de seulement 49 ans), dû notamment à des conditions d’hygiène déplorables, la nécessité de garder ce genre de structure est indispensable.

Le quartier, autrefois populaire, voit l’arrivée dune population plus aisée. Cette gentrification a fait monté les prix de l’immobilier, ainsi que le coût de la vie. La mairie de Lille, présidée par Martine Aubry, souhaite donc se débarrasser de cet ancien bâtiment vétuste datant de 1960, et de ses clients, afin d’attirer les potentiels acheteurs plus aisés. Et même si cette dernière la maire prétend qu’aucune fermeture ne se fera sans que ne soit trouvé un « vrai plan B ». Ce "plan B" qui consisterait à permettre aux plus précaires de se laver dans certaines douches communes des salles de sport de Lille, et encore seulement certains jour par semaine, avec des horaires fixes. Cela est loin d’être un véritable « plan B », mais ressemble plus à une promesse en l’air, pour son électorat de "gauche", afin de camoufler une politique anti-sociale et austéritaire.

Les citations sont tirées d’un article du journal Le Monde.