La manifestation était appelée par le collectif de la Campagne Nationale contre les Coupes budgétaires et les Frais d’inscriptions (NCAFC en anglais), qui regroupe des étudiants de tout le pays. A partir de la mi-journée, ce sont des cortèges de jeunes qui sont arrivés, en portant des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autre, " Des bourses, oui ! Des dettes, non ! " ou bien " Education gratuite : non au plan Trident ! " ou encore " Notre éducation n’est pas à vendre ! " De nombreuses allusions étaient faites au TAFTA et à la solidarité avec les migrants : " Education libre et gratuite : ni barrière, ni frontière, ni marché ! " L’Afrique du Sud n’est pas loin non plus, à en juger par les références au mouvement #FeesMustFall .

Les principales revendications du mouvement étudiant sont l’annulation des frais d’inscription et le retour des aides aux étudiants les plus défavorisés. En 1999, le gouvernement du Labour de Tony Blair avait mis en place les frais d’inscription, qui ont triplé en 2010, sous la coalition conservateur-libéraux-démocrates dirigée par David Cameron. De plus, le gouvernement conservateur a modifié le système des aides, pour les réduire ou directement les supprimer, en faveur d’un système de prêts qui conduit à l’endettement des étudiants. Même s’il s’agit d’un crédit sans intérêt, on estime qu’un tiers des étudiants pourrait, de ce fait, être privé d’accès à l’université. Le NCAFC a surgi à la faveur du mouvement étudiant de 2010, en réaction à la politique trop timide de la direction du syndicat étudiant, et en le débordant pour devenir référent du mouvement. Ce dernier revendique l’accès gratuit à l’enseignement supérieur pour tous et toutes. La manifestation a lieu chaque année mais, cette année, les étudiants ont été bien plus nombreux à s’engager dans ces initiatives. En ce qui concerne les organisateurs de la marche, on observe un renouveau militant, depuis la nomination de Jeremy Corbin à la tête du Labour. Ils expliquent que de nombreux jeunes, qui aujourd’hui sont dans les rues, ont fait sa campagne dans les primaires du parti travailliste.

Ce n’est pas un hasard si cette manifestation s’appuie sur le soutien du leader de l’opposition travailliste, qui a réitéré aux étudiants sa promesse d’abolir les frais d’inscription, s’il arrivait au gouvernement et qui les a incités à "continuer de manifester et à faire campagne pour la justice". De son côté, son second John Mc Donnel, a affirmé que « la génération actuelle des étudiants n’a cessé d’être trahie par ce gouvernement, avec l’augmentation des frais d’inscription, la suppression des bourses et les coupes budgétaires dans l’éducation". La manifestation du mouvement étudiant de mercredi a aussi fait écho aux récentes mobilisations contre l’austérité du 20 juin dernier à Londres, ainsi qu’à celle du 4 octobre à Manchester. 

La manifestation a été entourée d’une forte présence policière, ce qui a conduit à une série d’affrontements entre certains manifestants et les forces policières. Selon The Guardian, 12 manifestants ont été arrêtés. Une porte-parole du NCAFC a déclaré que le collectif soutenait les actions directes mais non-violentes, et a dénoncé la violence de la police envers les manifestants. Elle a rappelé le cas de Ashley Meadows, une étudiante qui avait dû être opérée du cerveau en urgence après avoir été violemment frappée par la police pendant les manifestations de 2010. 

Le combat n’est pas fini. Les syndicats étudiants ont commencé à organiser un vote national, appelant à trouver différents moyens d’action contre la suppression des aides étudiantes. Ils prévoient de ressortir dans les rues au début de février.