Alors qu’ils se présentaient au portail d’entrée de l’Hôpital Femme-Mère-Enfant (HFME) de Bron à bord de leur voiture, un homme et sa fille ont été violemment percutés par l’arrière par un autre véhicule. À son bord, deux trentenaires connus pour leur proximité avec l’extrême droite. La famille n’a heureusement subi aucune blessure physique, mais s’est dite très choquée par l’événement.

L’attaque aurait cependant pu prendre une tournure bien plus terrifiante : le service de sécurité de l’hôpital, intervenu en premier sur le lieu de l’agression, a retrouvé à bord de la voiture un fusil de calibre 12 ainsi que 114 cartouches. Par chance, l’un des assaillants a été assommé sur le coup par le déclenchement de son airbag, mais il y a fort à parier que cet accident volontaire n’était que le premier acte d’une potentielle tuerie raciste, que la mise hors d’état de nuire imprévue d’un des assaillants à heureusement permis d’éviter.

Les deux individus impliqués sont effectivement connus pour leurs liens avec l’extrême droite lyonnaise. Si l’un des deux a prétendu qu’il était en état d’ivresse sans intention violente, l’autre a rapidement avoué que leur objectif était de « se faire des noirs et des arabes » en réaction aux révoltes suite à la mort de Nahel. La police a par ailleurs retrouvé chez les agresseurs plusieurs autres armes. Si l’un a été placé en détention provisoire, l’autre n’a écopé que d’un contrôle judiciaire, malgré l’intention revendiquée des deux hommes de commettre des assassinats racistes. Des condamnations qui montrent que la justice d’exception appliquée pour les jeunes de quartier populaire mobilisés n’a pas cours quand il s’agit de sympathisants d’extrême droite qui mènent des ratonnades.

Cet événement est loin d’être anodin, surtout dans le contexte lyonnais. Ces derniers jours, l’extrême droite a tenté plusieurs démonstrations de force et multiplié les attaques contre des manifestants réclamant la justice pour Nahel. C’est ainsi qu’à Angers, Chambéry ou justement à Lyon, près de l’endroit où l’accident volontaire est survenu, des groupes entiers de miliciens d’extrême droite battent le pavé, tantôt agressant, tantôt collaborant avec la police pour l’aider à interpeller des jeunes mobilisés.

Plus largement, cette attaque s’inscrit dans le contexte d’une offensive raciste et ultra-répressive. Ce climat, voulu et encouragé par le gouvernement, pousse de nombreux militants d’extrême droite à se radicaliser et à aller toujours plus loin dans la violence raciste. La cagnotte de soutien au meurtrier de Nahel va dans le même sens : pousser les passages à l’acte des militants et sympathisants de l’extrême droite en leur assurant a priori le soutien inébranlable des Jean Messiha et Cie.