Suite à la décision du Conseil Constitutionnel de valider l’essentiel du texte de la réforme des retraites et de refuser le RIP, des milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France, et les rassemblements se sont pour beaucoup transformés en manifestations spontanées.

A Paris, des centaines de personnes étaient déjà rassemblées depuis 17 heures à l’Hôtel de Ville. Après l’annonce de la décision du Conseil Constitutionnel, accueillie par des huées par les manifestants, le rassemblement s’est massifié et ils sont désormais plusieurs milliers sur le parvis de la mairie sous les slogans « Paris, debout, soulève toi ! ».

Irène, militante au Poing Levé, présente sur place, revient sur la colère palpable chez les manifestants : « cette décision nous donne plus de force pour aller jusqu’au bout et obtenir le retrait de la réforme des retraites, mais également la démission de Macron et de son gouvernement ».

« Nous aussi on va passer en force ! » : loin de décolérer, les parisiens ont pris la rue et sont partis en manifestation, immédiatement chargée par la police, qui a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Plusieurs manifestations sauvages sont toujours en cours.

Du côté de Lyon, le rassemblement appelé par l’intersyndicale locale s’est lui aussi transformé en manifestation sauvage suite à l’annonce des résultats du Conseil Constitutionnel. Les forces de répression ont immédiatement réprimé la mobilisation à coup de gaz lacrymogènes. Un palet de lacrymo a atterri sur un balcon du centre-ville.

Dans l’Ouest, à Rennes et Nantes, les rassemblements se sont également transformés en manifestation sauvage. Lycéens, étudiants, et syndicalistes de tous bords prennent la rue pour envoyer un message clair au gouvernement : constitutionnelle ou pas, la réforme ne passera pas. Une manifestation régionale est appelée demain à Rennes.

A Marseille, où les axes routiers étaient déjà bloqués dans l’après-midi pour protester contre la réforme des retraites, les manifestants rassemblés devant la préfecture ont eux aussi pris la rue suite à l’annonce des résultats du Conseil Constitutionnel. Sous les klaxons solidaires des automobilistes, le défilé continue de se massifier dans la cité phocéenne.

« La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder ! » : à Chambéry, les manifestants rassemblés en nombre ont déposé les douilles et cartouches de lacrymo ramassées sur la VRU la veille devant la Préfecture.

A Montpellier et à Nice, plusieurs centaines de personnes sont également descendues dans la rue en fin de journée. Du côté de Toulouse, où plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale locale, plusieurs centaines de personnes se sont rejointes place du Capitole. Les policiers, déployés en nombre aux abords de la place ont confisqué la banderole des étudiants du Mirail.

Partout en France, le message envoyé est le même : la décision du Conseil Constitutionnel n’impacte pas la détermination à imposer une défaite à Macron qui s’est exprimée depuis le début du mouvement. Une colère qui est aussi un signal, alors que l’intersyndicale n’avait pas appelé à la mobilisation à l’échelle nationale ce vendredi et ne prévoit une prochaine mobilisation que le 1er mai.