Hier soir, vers minuit, quelques heures après que le Conseil d’État ait validé l’arrêté d’expulsion de la militante palestinienne, quatre policiers en civil ont violemment interpellé Mariam Abu Daqqa en pleine rue à Paris. La militante de 72 ans, arrivée en France en septembre pour une tournée de conférences au sujet de la condition des femmes à Gaza est depuis détenue dans un commissariat parisien, tandis que les militantes qui l’accompagnaient auraient été également violentées au cours de l’interpellation.

Une interpellation qui constitue un saut dans la répression que connaît la militante ces dernières semaines. Comme l’explique son avocate, Me Gonidec, contactée par Révolution Permanente, « le choix du ministre de l’Intérieur de mettre en œuvre cette procédure de retenue, dans ces conditions, est particulièrement hallucinant. Il s’agit d’une procédure de droit commun visant à contrôler la régularité du séjour des personnes pour donner lieu à un placement en rétention soit à une assignation à résidence. »

Or, en l’occurrence, l’État connaît la situation de Mariam Abu Daqqa, et le fait qu’elle avait décidé de regagner le Caire après l’annonce du Conseil d’État. Malgré tout, il a choisi la brutalité pour continuer à persécuter la militante. « Elle a 72 ans, elle a des médicaments, elle a froid, elle est en état de choc extrêmement intense, quand j’ai quitté le commissariat cette nuit le médecin n’était toujours pas passé. S’il y avait eu une convocation elle s’y serait rendue, il n’y a aucune justification à une telle interpellation » rapporte encore son avocate.

Un scandale qui résonne d’une façon particulière à l’aune de la situation à Gaza, où Israël poursuit son massacre, qui a déjà conduit à la destruction de la maison de Mariam et à la mort de plusieurs dizaines de membres de sa famille. Après l’interdiction de ses conférences partout en France, l’État passe un cap dans une répression et envoie un signal clair à l’État d’Israël de solidarité avec sa politique.

Cet acharnement sans précédent contre une militante féministe et pour la cause palestinienne doit alerter toutes les organisations et militant·e·s. Face au saut répressif, l’heure est à la construction d’un front large pour la libération immédiate de Mariam et pour le droit à soutenir la cause palestinienne.

Un rassemblement aura lieu ce jeudi 9 novembre à 12h30 devant le commissariat du 12ème arrondissement, 22 rue de l’Aubrac à Paris. Il faut y être nombreux !