Dans cette petite ville de basse Normandie, la salle Baudelaire où se tenait le meeting du NPA vendredi à 14h était pleine à craquer. Un public éclectique rassemblant aussi bien retraités, que chômeurs, étudiants, travailleurs... À l’instar de tous les meetings qui ont suivi le débat présidentiel à 11, pendant lequel Philippe Poutou s’est illustré en attaquant François Fillon et Marine Le Pen, sur leurs affaires respectives, la venue du candidat ouvrier a attiré largement, convaincus comme curieux, ou encore hésitants.

Ce n’était pas le premier meeting de Philippe Poutou à Alençon, il y avait en effet déjà accueilli lors de la campagne de 2012. Deux militants du comité NPA local ont ouvert le meeting, racontant notamment ce qu’avait été la mobilisation contre la loi travail dans leur ville, et félicitant le candidat pour son succès au débat. Ça a ensuite été au tour de Philippe Poutou de prendre la parole pendant près de 45 minutes pour expliquer le sens de sa candidature et le programme du parti anticapitaliste. La candidature d’un ouvrier, et non d’un politicien professionnel visant avant tout à "préparer les batailles à venir".

Quand son téléphone sonne au cours du meeting, Philippe Poutou plaisante « c’est Mélenchon qui m’appelle ». Alors que Mélenchon monte toujours plus dans les sondages, au point de concurrencer Macron et Le Pen au second tour, un des enjeux du meeting était de montrer l’importance d’un vote pour le NPA. « On s’est fait avoir par Mitterrand, Jospin et Hollande. Il ne faut pas retomber dans le piège ». Il appelle à « prendre nos affaires en mains. On ne veut pas prendre la tête du pays, on veut changer le système ». Problème : « on subit tellement qu’on n’ose plus dire merde ».

Suite à l’intervention de Poutou, de nombreuses personnes sont intervenues pour lui poser des questions, pour la plupart venues « par curiosité », « pour voir ». Ils l’ont trouvé « drôle et convaincant ». Pour répondre aux questions, notamment en réponse à Mélenchon, Poutou a déclaré souhaiter « faire une politique nouvelle ». « C’est aussi la rupture avec le capitalisme. On pense qu’il faut exproprier les banques. Le chauvinisme et le protectionnisme ne nous vont pas du tout. Nous, on est internationalistes. À aucun moment on va défendre la République française. On ne défendra pas la police ni l’armée française. On est anticolonialistes. On pense que la Guyane fait partie de ces peuples qui ont le droit à l’autodétermination. »