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Mercredi 2 novembre, 36 élus de Renaissance et du Modem ont adressé une lettre à la présidente de l’Assemblée Nationale pour demander que des sanctions soient prises à l’encontre de plusieurs députés d’Europe Écologie les Verts qui se sont rendus à la manifestation contre les mégas-bassines de Sainte-Soline.

Le député Renaissance Damien Adam, qui l’a initié, a ensuite partagé la lettre sur ses réseaux sociaux en condamnant la participation à une manifestation illégale des députés écologistes comme Sandrine Rousseau, Lisa Belluco et Charles Fournier.

Loin d’être isolée, cette demande se retrouve dans l’arsenal répressif, policier et médiatique utilisé par la majorité pour criminaliser tout mouvement écologiste. Elle s’inscrit dans la continuité d’une volonté de disqualification du mouvement anti-bassine par le gouvernement, incarnée par l’utilisation du terme d’« écoterrorisme », prononcé par Gérald Darmanin ou encore la tentative d’utiliser la loi séparatisme il y a quelques semaines pour supprimer les subventions publiques de l’association écologiste Alternatiba Poitiers.

Mais cette criminalisation détonne même avec la position prise par Europe Ecologie les Verts cette semaine. Le parti a en effet condamné, dans un communiqué intitulé « L’écologie est non-violente », les actes de violence… commis par les manifestants à l’égard de Yannick Jadot, décrivant à l’inverse la répression comme des « opérations de maintien de l’ordre » et ne les condamnant que vis à vis de leurs élus.

Ainsi, si la macronie cherche à s’attaquer à l’un des partis de l’opposition à partir de la présence de quelques députés EELV à la manifestation de Saint-Soline, c’est bien la majorité de la classe politique qui s’attelle à criminaliser les manifestations de ce week-end. Une manière de légitimer la répression d’une main, et de maintenir une pression importante sur toute organisation luttant contre l’inaction climatique de l’autre.