Cette conversation existait depuis le début de l’année. Ce jeudi 25 avril, le seul étudiant racisé qui avait été ajouté à la discussion numérique a décidé de rendre public son contenu, en alertant ses camarades visés, insultés et humiliés.

Sur la conversation, intitulée « Oh Djadja » en référence à la chanson de Aya Nakamura, les participants envoyaient des photos des personnes racisées de la promotion, et réagissaient avec un ton extrêmement raciste à travers des commentaires comme « un noir énorme », « ils cherchent des poux dans le cul à jojo », « ils se bouffent le cul les bonobos », en plus d’emojis représentant des singes.

L’information a été rapidement virale. Les victimes ont prévenu les autorités de l’Université, qui ont condamné les propos racistes de ce groupe à travers un communiqué et ont créé une commission chargée d’enquêter sur les faits.

Mais les étudiants ne se contentent pas de cette condamnation. Il ne s’agit pas d’un cas isolé, mais de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a rendu impossible le fait de continuer à fermer les yeux sur le racisme que les personnes noires vivent au quotidien. Selon les témoignages de victimes, quand les étudiants noirs arrivent en classe, ils sont accueillis par des moqueries, ou encore pire, par des brumes de parfum « pour couvrir l’odeur ».

Cet événement a provoqué une vague d’indignation et a suscité des milliers de commentaires, même de la part de certains macronistes, dont les réactions souffrent d’importantes contradictions vis-à-vis de la politique menée par le gouvernement. Des commentaires qui ne manquent pas d’une certaine dose de cynisme. Comme c’est le cas du tweet de la ministre Frédérique Vidal qui, tout en condamnant la discrimination de cette discussion sur Facebook, défend bec et ongles l’augmentation des frais d’inscription des étudiants non-européens, qui frappera particulièrement les étudiants africains.

Crédits photo : TF1