Crédits photo : Franz Chavaroche

Au micro d’Europe 1, Michèle Rivasi explique avoir photographié une note à destination des agents de la police aux frontières, à Menton sur la côte d’Azur, où les mots « si presse sur place, pas d’embarquement de mineurs dans les trains pour Vintimille » ont été rajoutés au crayon. Un ajout éclairant, alors que la reconduite aux frontières des mineurs sans papiers est interdite par la loi, sur les pratiques en cours à la frontière italienne. « Ça veut dire qu’on ne respecte pas le droit » accuse ainsi l’eurodéputé.

Crédits : Europe 1

Des révélations qui ont de quoi choquer mais qui, en définitive, illustrent la politique actuelle du gouvernement en matière d’accueil des réfugiés. Outre la très réactionnaire loi Asile et migration, votée à l’Assemblée et qui réduit drastiquement les droits des migrants en général, dans les Alpes Maritimes, quatre personnes ont été condamnées pour avoir porté assistance à des réfugiés.

« La consigne de travail, c’est d’enfreindre la loi et de ne la respecter que quand la presse est là pour ne pas se faire piéger » estime pour sa part David Nakache, président de l’association Tous Citoyen. Un constat particulièrement saisissant quand, dans le même temps, des groupuscules d’extrême-droite peuvent, en toute tranquillité, mener des activités de chasses aux réfugiés dans les Alpes sans que le gouvernement ne trouve rien à y redire.

Dans ce contexte de répression xénophobe exacerbée, où les ordres aux agents de la police aux frontières sont aussi explicites, les revendications d’accueil des réfugiés et la régularisation de tous les sans-papiers apparaît d’autant plus comme une nécessité vitale.