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Licencié pour trois fois rien

Mise-à-pied annoncée par SMS. Quand le patronat nous traite pire que des chiens !

Licenciés abusivement, pour trois fois rien, du jour au lendemain, tel est le quotidien de centaines de milliers de travailleurs sur lesquels l’épée de Damoclès risque de tomber chaque matin. Une épée qui prend la forme parfois tranchante d’un SMS. C’est ce qui est arrivé dernièrement à un maître chien employé par une société de gardiennage sur un campus universitaire à Reims. Il s’est vu notifié sa mise-à-pied… par texto.

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Cela fait un moment que le gouvernement français défend avec aplomb qu’il faut rendre le marché du travail plus « flexible », « moderniser » ce pays à la traîne vis-à-vis de ces voisins européens. Et pour cela, pour courir aussi vite que les autres, il faudrait « faciliter » et « simplifier » les procédures de licenciement jusqu’à en piétiner allégrement le code du travail. Pour que les patrons puissent pratiquer le turn-over à en avoir le tournis et à envoyer à tour de bras des SMS quand ils décident qu’il est temps de changer de main d’œuvre, de rajeunir ou de réduire les effectifs, pour faire grimper les chiffres.

« Nous vous confirmons votre mise-à-pied conservatoire à compter de ce jour, cordialement ». Le fond l’emporterait-il définitivement sur la forme ? Embauché en janvier, cet employé de 38 ans se retrouve donc sans emploi, et a décidé de poursuivre son employeur, la société DGSA International, devant les prud’hommes de Reims afin de faire annuler la mise-à-pied, de récupérer les jours de salaire perdus et d’obtenir des dommages et intérêts.

La bataille qui s’engage est une bataille que l’on sait déjà éprouvante pour cet employé contre une société connue pour licencier à son bon vouloir et sans réels motifs. L’employeur, M. Paroche, a bien sûr préparé sa version des faits, une version contestée selon laquelle il aurait téléphoné préalablement au maître-chien. Selon M. Paroche, le salarié n’effectuait pas assez de rondes et aurait confié des clés à une personne extérieure à la société. Ceci justifiant un entretien préalable à licenciement pour faute lourde pour lequel une convocation lui a été adressée trois jours après le SMS.

Pourtant, montrer patte blanche, se barricader a posteriori derrière des arguments procéduriers ne dupe personne de l’autre côté de la barricade. « Si cette société était aussi irréprochable, pourquoi y a-t-il des recours aux prud’hommes tous les six mois ? », a fait valoir l’employé. Et si on abondait en son sens jusqu’à dire que cette société, comme les autres, se cache derrière des mensonges, ou plutôt bricole avec tous les outils juridiques qui lui seront bientôt offerts sur un plateau d’argent, pour assurer toujours plus de profit au détriment de la masse des travailleurs et pour cela bénéficie de l’appui d’un gouvernement qui défend ses intérêts ?

Il y a encore une fois, étalées dans la presse, se disputant dans l’enceinte du tribunal, leur version et la nôtre, celle du dirigeant, de l’exploiteur, contre celle du travailleur. La première masque, à peine, les intérêts des capitalistes, la deuxième est tout simplement la Vérité.


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