Les corps sans vie de deux jeunes employés saisonniers de 20 à 30 ans ont été découverts par des amis mercredi soir dans le camion où ils vivaient. Selon l’enquête, ils ont très probablement été victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone due à un dysfonctionnement de leur appareil de chauffage. Mais ce genre de drame est loin d’être exceptionnel pour les employés saisonniers. On estime en effet que l’un des principaux dangers auxquels ces derniers font face dans le cadre de leur emploi sont de tels types de dysfonctionnements.

Ce drame qui touche la communauté des employés saisonniers n’est pas sans en rappeler un autre, qui s’est déroulé à La Clusaz, en Haute-Savoie, en 2013 : un salarié des remontées mécaniques et sa compagne étaient morts dans l’incendie du camion où ils vivaient. Ils avaient été contraints par la mairie de stationner sur un sentier forestier, afin de ne pas gâcher le paysage, et de bricoler un appareil de chauffage afin de tenir les longues et froides nuits d’hiver : une situation précaire qui les avait conduits à la mort.

Les conditions de vie de ces employés temporaires sont souvent très difficiles. Si certains arrivent à trouver un logement à un prix abordable dans les environs des stations de ski, d’autres sont moins chanceux, et se voient contraints de vivre dans des camions aménagés en petits « studios », sans électricité ni eau, et stationnés sur les parkings des domaines skiables. Si, dans le drame qui touche ces deux saisonniers, on pourrait croire a priori à un problème technique lié au dysfonctionnement de l’appareil de chauffage, c’est en réalité la précarité qui est à mettre en cause. Une précarité que les saisonniers paient bien souvent au prix fort : celui de leur vie.