Témoignage à retrouver dans notre émission ouvrière sur la bataille des retraites.

J’ai 67 ans, bientôt 68 ans. Quand j’ai commencé à bosser, j’étais jeune. Quand on est jeune on ne fait pas attention aux papiers, aux fiches de paie, etc… et ça ils nous le font payer.

Avec le travail qu’on fait ici, après 35 ans de service, les salariés devraient partir. Le colis qu’on soulève fait 20, 35, 40 kilos ou plus, il te met par terre. On a certaines palettes qui pèsent 2 tonnes qu’on doit pousser à la main jusqu’aux camions.

Tout le travail que nous faisons dans le transport, c’est pénible. Normalement, on devrait partir avant les 65 ans. À nos âges on devient tous sourds, quand on fait des réunions avec les chefs, ils nous disent “vous criez”, mais la vérité c’est qu’on n’entend pas bien !

Moi, je me suis fait opérer, ma main est handicapée depuis 2006. Ils veulent qu’on travaille plus longtemps. Eux, ils n’ont jamais fait ça, soulever des palettes. Ils parlent dans le vent.

Nous qui travaillons, qui faisons ça physiquement, on a du mal à se lever. Des fois, on est obligés de prendre des médicaments pour pouvoir dormir. Des fois, quand je me réveille, mon corps je ne le sens même pas.

C’est ça le travail pénible. C’est du travail de nuit : on rentre à 2h du matin, la nuit est finie et le matin n’est pas encore arrivé. Dans la journée, on dort un tout petit peu mais il faut se lever avec sa famille, les enfants doivent se lever pour aller à l’école.

Moi, à 67 ans aujourd’hui, après 40 ans de service, je gagne avec toutes les primes (nuit ancienneté, transports…) 1800€ net, des fois moins.

Vous aussi, témoignez sur Révolution Permanente contre la réforme des retraites. Envoyez nous vos textes à siterevolutionpermanente[at]gmail.com et nous les publierons !