A la fin de l’été, la ministre de l’Enseignement Supérieur se gargarisait. Le 22 août, elle annonçait que « seulement 16 000 bacheliers étaient en attente d’une réponse », puis le 6 septembre, plus que « 3 000 bacheliers sans affectation ». En réalité, les derniers chiffres rendus publics par le ministère faisaient état d’un bilan un peu plus mitigé. Au 5 septembre, si 511 228 bacheliers avaient obtenus un vœu définitif, ils étaient 181 757 à avoir quitté la plateforme et près de 40 000 à être inactif. Soit 220 000 abandons. Parmi ceux qui n’avaient pas cédé au découragement, 71 800 avaient obtenu un vœu mais attendaient des réponses pour d’autres formations, quand 7 745 étaient toujours en attente.

Mais la ministre aime arrondir les chiffres à son avantage. Et plutôt qu’un aveu de réalité, le ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche a préféré arrêter la publication du bilan public de Parcoursup au 5 septembre dernier.

Du côté des rectorats, même son de cloche. L’heure est à la rétention d’information. Les organisations syndicales de l’enseignement ont beau joué des coups pour obtenir un bilan global de Parcoursup, académie par académie, rien ne fuite. Sauf que dans certains lycées, on perçoit déjà l’étendu du problème : jusqu’à 10% de refus dans certains établissements de Seine-Saint-Denis et jusqu’à 20% d’abandon de procédures.
Peur du désaveu ou d’une reprise des mobilisations dans les lycées ? En attendant le 21 septembre, fin de la phase complémentaire, le ministère a précisé qu’il ne souhaitait pas communiquer. Et qu’il a des choses à cacher.

Crédits : François Guillon AFP