Photo : Anasse Kazib

Hier soir à La Chapelle, des réfugiés afghans ont décidé de bloquer le boulevard pour dénoncer leurs conditions de vie alors qu’ils sont depuis des mois sans solution de logement décent dans le froid et la pluie. Ces derniers revendiquent des logements pour tous et toutes, trois semaines après l’expulsion qui avait eu lieu à Porte de La Chapelle sous couvert de « mise à l’abri » des réfugiés. Les CRS sont directement intervenus sur place pour les réprimer.

Ce matin, c’est un nouveau camp entre La Chapelle et Barbès constitué pour l’essentiel de réfugiés Afghans qui a été évacué à grand renforts de CRS. Ce sont entre 700 et 1000 personnes qui montent dans une vingtaine de bus pour être transférés pour la moitié en Ile-de-France et pour l’autre moitié vers des destinations inconnues, probablement vers des villes ailleurs en France. L’expulsion à Porte de La Chapelle avait laissé plus de 400 personnes à la rue, faute de place dans les bus et de solutions d’hébergement pérenne.

Au micro du journaliste Clément Lanot, Yann Manzi, co-fondateur d’Utopia 56, dénonce ces pseudos mises à l’abri qui sont en fait des expulsions et des déportations de populations à peine cachées : « Bien sûr que cela va continuer. […] Les remises à la rue en région c’est ce que l’on constate suite aux évacuations parisiennes ». Contrairement à ce qui est annoncé, la plupart du temps, aucune solution d’accueil digne n’est proposée à ces réfugiés. Ils sont donc déplacés au rythme de l’accélération des politiques anti-migrants caractérisées par ladite stratégie du « zéro point de fixation », comprenez un harcèlement policier quotidien et une destruction systématique des lieux de vie informel des réfugiés.

Ces évacuations ont lieu dans un contexte où le gouvernement poursuit son tri raciste des migrants et réfugiés avec notamment l’expulsion de 44 rescapés du navire Ocean Viking annoncée par Darmanin il y a quelques jours.
Le traitement infligé aux réfugiés de la Chapelle et aux migrants de manière générale rappelle que le gouvernement est à l’avant-garde des attaques contre les réfugiés et les sans-papiers. La macronie cherche par le biais du projet loi Immigration porté par Darmanin à intensifier un tri xénophobe et une traque aux sans-papiers. Il est urgent de revendiquer l’ouverture des frontières, une politique d’accueil inconditionnel, la réquisition des logements vides (117 000 logements vacants sur la ville de Paris) et la régularisation des sans-papiers.