Crédits photos : Photothèque Rouge/JMB.

Suite à l’ultime refus de Ford à l’offre de reprise du groupe Punch, c’est un nouveau couperet qui est tombé pour les travailleurs de l’usine automobile, en lutte depuis plus de 10 ans. Une partie de ses ouvriers sont cependant toujours déterminés à continuer le combat comme nous l’explique Phillipe Poutou : "On ne travaille plus beaucoup. On n’a pas l’esprit à travailler. Il y a beaucoup de résignation. Le niveau de production est artificiel. L’ambiance générale est à la résignation, mais il y a un noyau qui résiste et c’est la bataille que l’on mène".

"Ford va fermer, on va tous être licenciés. Les pouvoirs publics doivent prendre le contrôle pour que derrière il y ait une activité. Les politiques ont un discours d’impuissance. En effet, la fermeture de Ford signifie 800 emplois directs supprimés mais au total c’est plus de 3000 emplois indirects qui sont menacé par cette fermeture. »

Cet exemple nous montre une fois de plus l’impunité du capitalisme qui s’apprête à mettre au chômage des centaines d’ouvriers, pour certains proches de la retraite, pour d’autres jeunes travailleurs, tous ces salariés précaires n’ont d’autres choix que de se plier aux volontés d’un groupe faisant des millions de profit chaque année sur le dos des ouvriers.

Or depuis une bonne décennie, ce n’est pas du côté des politiciens qui, gouvernement après gouvernement, facilitent les licenciements et détruisent les droits des travailleurs, que les ouvriers trouveront une aide pour défendre leurs intérêts. Ni même sur le strict plan judiciaire. Au contraire, c’est bien la mobilisation des travailleurs eux-mêmes, sur le terrain de la lutte des classes et par la grève, que les employés de Ford ont réussi plusieurs fois à empêcher les plans de la direction.

Il s’agit au contraire de sauver les emplois, de sauver les emplois induits, de sauver une activité sur l’usine. C’est dans cette voie qu’il est possible de retourner la situation. Celle de la grève et du rapport de force, pour empêcher la fermeture de l’usine. C’est pourquoi le soutien qui s’est manifesté tout au long de la résistance de ces dernières années sera d’autant plus important dans les semaines et mois à venir.