Crise économique, état d’urgence permanent, Loi Travail, meurtre d’Adama Traoré, répression des travailleur·se·s comme l’a montré récemment le procès des Goodyear : c’est dans ce contexte que vont avoir lieu les prochaines élections présidentielles. Depuis plusieurs semaines, les loups sont de sortie : primaires des Républicains, guerre des chefs à « gauche », déclarations des un·e·s et des autres, montée du Front National, tous les ingrédients sont là pour refermer la séquence de forte mobilisation chez les jeunes et les travailleur·se·s qui a eu lieu au printemps contre la loi Travail. Pour le plus grand bonheur de tous les politicien·ne·s, le débat se situerait dorénavant sur leur terrain préféré, celui de la course aux sondages et des promesses électorales sans lendemain.

Sommes nous donc tou·te·s destiné·e·s à les écouter parler, à notre place, à définir quels sont les « débats » et les « problèmes » ? Allons-nous donc passer les 6 mois prochains à les entendre disserter sur le « problème » de l’immigration, la « polémique » du burkini ou le « scandale » des fraudeur·se·s dans le métro ? Au NPA Jeunes, nous refusons de nous faire imposer ces thèmes de campagne, et c’est pourquoi nous défendons la candidature du Philippe Poutou, ouvrier de l’automobile et militant de tous les combats. Philippe Poutou n’est pas « l’homme providentiel » et nous ne sommes pas des politicien·ne·s professionnel·le·s : nous sommes des étudiant·e·s, lycéen·ne·s, jeunes travailleur·se·s, déterminé·e·s à refuser l’avenir que les autres candidat·e·s nous proposent, qu’ils soient de droite ou de gauche.

Aujourd’hui être jeune c’est vivre enfermé dans un avenir sans lendemain. Nos vies sont d’ors et déjà marquées par le poids du chômage, de la précarité, de la sélection dès notre plus jeune âge, d’un monde incendié par les guerres, d’une planète détruite par la production capitaliste. En même temps, nous avons montré que nous étions capables de relever la tête ce printemps, lorsque nous avons été des milliers à lutter aux côtés des travailleur·se·s contre la Loi Travail et son monde. La politique antisociale et réactionnaire, déjà à l’œuvre avec Hollande et qui promet d’être pire en 2017, n’est pas une fatalité si nous reprenons confiance en nos propres forces. Les défis qui nous sont posés face à la montée de l’extrême droite, du terrorisme, de la crise économique et du chômage ne seront pas résolus avec une VIème République, tant que celle-ci sera la République des patrons et des classes dominantes. De même, se battre contre leur simulacre de démocratie par le boycott des élections ou le saccage des bureaux de votes, ce serait un aveu d’impuissance face à l’ampleur de nos tâches. C’est bien par l’auto-organisation de la jeunesse, aux côtés des travailleur·se·s et dans les quartiers populaires, contre l’exploitation et la division de notre camp imposées par les classes dominantes et contre le racisme d’État que nous pourrons riposter face aux attaques contre nos conditions d’études et de vie et mettre en place une autre société.

Le Nouveau Parti Anticapitaliste se revendique de la lutte « contre la loi Travail et son monde ». Ce monde, c’est celui imposé par une minorité, celle des Cahuzac et des Bettencourt, sur le dos des travailleur·se·s, des jeunes et des classes populaires. Pour le changer, le NPA sait que les promesses électorales ne seront d’aucune aide. C’est par l’organisation de notre camp, sur les facs, dans les entreprises, dans les quartiers, par la construction d’un rapport de force par le nombre et dans la rue, et par la convergence de ces différents secteurs, que les travailleur·se·s pourront imposer leur propre gouvernement. Loin de vouloir se présenter comme une figure providentielle, Philippe Poutou entend donner confiance à tou·te·s ceux et celles qui luttent contre la résignation, dans le but de renverser le système capitaliste, pour un monde sans classe et sans Etat.

Représentons-nous nous-mêmes !


Les député·e·s prétendent nous représenter, mais ils-elles sont bien loin de vivre dans les mêmes conditions que nous, et ne partagent en rien nos intérêts. Ils et elles votent des coupes budgétaires dans les services publics, mais c’est dans leurs salaires qu’il faudrait couper. Nous proposons qu’ils-elles soient payé·e·s comme n’importe quel·le travailleur·se et qu’ils-elles soient révocables à tout moment par la population. Pour en finir avec tou·te·s ces politicien·ne·s pourri·e·s et leur simulacre de démocratie, reprenons le meilleur de la lutte de la mobilisation contre la loi Travail et organisons-nous en Assemblées Générales et en coordinations pour porter nous-mêmes nos revendications et défendre nos intérêts.

Nos vies valent plus que leurs profits !

 
Les gouvernements successifs prétendent résoudre la crise et résorber le chômage, mais leur système marche sur la tête : tandis que certain·e·s crèvent au boulot, d’autres crèvent de ne pas en avoir ; tandis que certain·e·s dorment à la rue, d’autres spéculent sur le marché immobilier. La seule logique de ce système, c’est de faire en sorte qu’une minorité, celle des Bernard Arnault et des Lagardère, fassent du profit sur le dos des autres. De l’argent, des ressources, du travail, il y en a pour tout le monde : nous revendiquons la réquisition des logements vides, le partage du travail entre tou·te·s, l’interdiction des contrats précaires et un CDI pour tous, pour en finir avec le diktat du patronat et le chantage à la misère. Contre le salariat étudiant imposé et l’échec scolaire, nous nous battons pour l’autonomie de la jeunesse, pour un pré-salaire d’autonomie financé par les cotisations patronales.

Pour des enseignements et des savoirs au service des besoins réels, accessibles à tou.te.s !

 
Dans les universités et les lycées, le grand programme des gouvernants est de mettre au pas tou·te·s celles et ceux qui remettent en cause les conditions d’étude, de travail et de vie qui nous sont imposées., et de nous faire devenir de futurs travailleur·se·s dociles. Contre la privatisation des savoirs, nous revendiquons des universités accessibles à tou·te·s, jeunes ou travailleur·se·s, gratuites, sans cette sélection qui nous pousse à la compétition avec nos voisin·e·s de classe. Pour cela, il faut en finir avec les coupes budgétaires et les fermetures de classes et de filières dans les facs et les lycées, et refuser que des grandes entreprises du CAC 40 siègent dans les conseils d’administration. Nos lieux d’études doivent être des lieux de débats et pas des lieux d’imposition du discours gouvernemental : du fric pour payer des profs, pas des vigiles et des caméras de surveillances !

La planète n’est pas à vendre !

 
La gravité de la crise écologique nous met face à l’urgence et il est clair que ce n’est pas avec un peu de tri sélectif et « d’entreprises vertes » qu’on pourra y mettre fin. La première chose à faire, c’est d’en finir avec les projets inutiles, comme celui de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Mais plus profondément, c’est notre système de production qu’il faut remettre en cause. Le (gas)pillage capitaliste des ressources de la planète au profit de quelques-un·e·s doit être stoppé ! Il faut imposer un contrôle des travailleur·se·s et de la population sur la production, pour qu’elle réponde aux besoins réels de la majorité, et non aux intérêts des multinationales.

Ni chair à matraque...

 
En s’appuyant sur la peur et la douleur légitime qui ont suivi les attentats de 2015, le gouvernement a instauré l’état d’urgence permanent. On aura bien vu pourtant que celui-ci est loin d’empêcher les attentats. En revanche, l’état d’urgence a été utilisé pour interdire les manifestations (sauf celles des policiers !), réprimer les travailleur·se·s en lutte, et répandre la peur d’un « ennemi intérieur » : les musulman·e·s, dont les mosquées ont été saccagées et qui ont été stigmatisé·e·s autour de la « polémique » racistes et sexiste du burkini cet été. Mais l’état d’urgence n’est que l’extension d’une violence qui avait déjà lieu dans les quartiers populaires depuis des années, et dont Adama Traoré, jeune de Beaumont sur Oise assassiné par la police, a été l’une des dernières victimes. Contre la violence subie au quotidien dans les quartiers, il faut en finir avec l’encadrement quasi-militaire dont ils sont victimes, en finir avec le chômage de masse et les discriminations racistes au travail, et légaliser le cannabis. Il faut mettre fin à cet Etat policier et raciste : Fin de l’état d’urgence ! Abrogation des lois racistes et islamophobes ! Justice pour Adama et toutes les autres victimes de la police ! Dissolution de la BAC et désarmement de la police ! Amnistie des condamné·e·s politiques !

...ni chair à canon !

 
Les attentats terribles qui ont lieu en France ne viennent pas de nulle part, ils sont la conséquence des interventions militaires au Moyen Orient, qui depuis des dizaines d’années ont imposées les guerres et la misère aux populations locales, terreau sur lequel des extrémistes religieux peuvent s’appuyer. Il faut en finir avec ces guerres menées pour le compte des multinationales, exiger le retrait immédiat des forces armées françaises présentes en Afrique et au Moyen Orient, et affirmer notre soutien aux populations victimes de ces conflits, notamment le peuple palestinien qui lutte depuis des dizaines d’années pour son indépendance. L’Europe qui intervient militairement et pille les ressources, c’est aussi celle qui ferme ses frontières et cause ainsi une crise humanitaire brutale, dont le bidonville de Calais est l’exemple le plus terrible. Contre l’Europe forteresse et ses quotas, nous réclamons l’ouverture des frontières, la régularisation des sans papiers et la libre circulation : Pour une alliance entre les travailleur·e·s et classes populaires de tous les pays pour imposer l’ouverture totale des frontières !

Mon corps n’est pas un champ de bataille !

 
La « polémique » raciste qui a eu lieu cet été autour du burkini a été l’occasion pour un certain nombre de politicien·e·s de se présenter comme des « défenseur de la cause des femmes ». Ce sont pourtant les mêmes qui depuis des années ferment les centres IVG et ceux du Planning Familial, qui facilitent les contrats précaires et les bas salaires dont les femmes sont les premières victimes ! Contre ces discours qui instrumentalisent le corps des femmes à des fins racistes, contre les discours de La Manif pour Tous et de l’extrême droite qui veut renvoyer les femmes au foyer et à leur rôle de mère, contre la banalisation des discours sexistes à la télévision, nous défendons la libre détermination de chacun·e à définir sa manière de s’habiller, de s’identifier ou d’aimer. Tout cela passe par le fait de se battre pour l’indépendance matérielle et morale de la jeunesse, et n’est pas déconnecté de notre programme contre les contrats précaires, le chômage et la misère étudiante, mais aussi par l’auto-organisation des femmes et des personnes LGBT.

Prendre notre destin en main : organisons-nous !

 
Le NPA Jeune est le secteur jeune du Nouveau Parti Anticapitaliste, composée de militant·e·s révolutionnaires. Nous entendons lutter contre le capitalisme et le règne de l’exploitation et de l’oppression. Pour imposer une économie socialisée sous contrôle des travailleur·e·s et de la population, mettre fin au racisme, à la police et aux guerres, nous cherchons à construire une organisation de la jeunesse aux côtés des travailleur·e·s et des quartiers populaires. C’est pourquoi nous défendons un programme anticapitaliste et révolutionnaire aux prochaines élections, pour que la candidature Poutou soit une tribune pour nos luttes et une étape pour prendre notre destin en main.

Ce programme n’a rien d’utopique. Il s’appuie sur la réalité de ce système, le système capitaliste, dans lequel la majorité de la population, celle qui travaille, doit s’organiser pour faire face à une minorité de patrons qui décide de tout. Ce qui est utopique, en revanche, c’est de penser qu’on peut réformer ce système, ou que le vote utile serait « la moins pire des solutions ». Le seul programme pour un « vote utile », c’est celui qui met à jour la réalité de ce système, de sa brutalité et des moyens de le dépasser. Ainsi, notre vote n’est pas qu’un bulletin dans l’urne, mais une première pierre pour monter les barricades dont nous aurons besoin face aux plans que nous réservent les candidat·e·s du système. C’est pourquoi notre campagne est une campagne militante, et nous invitons tou·te·s ceux et celles qui sont intéressé·e·s à la construire avec nous, pour ne pas laisser le champ libre aux idées réactionnaires et patronales.