Si Sarko trimballe quelques casseroles…

Cette nouvelle constitue donc un signe de plus de la perte d’influence de Nicolas Sarkozy au sein des rangs de la droite. Il faut dire que les casseroles commencent à être nombreuses pour l’ancien candidat à la présidentielle, qui collectionne les affaires judiciaires après avoir multiplié les conférences grassement payées. De plus, le « teigneux » est devenu un repoussoir et a réussi en quelques années à se mettre à dos une bonne partie de ses anciens copains. Même Silvio Berlusconi, le roi de la magouille, s’y est mis : dans un livre sorti en 2015, My way, celui-ci explique qu’ « après son mariage [avec Carla Bruni], Sarkozy [lui a] dit : ‘Tu vois Silvio ! Maintenant, je suis riche. Comme toi !’ ». Ce déclin de Sarkozy se confirme aussi dans les enquêtes d’opinion. Selon un sondage récemment paru, celui-ci ne réaliserait que 29% des suffrages à la primaire, alors même qu’Alain Juppé est placé à 38%.


Juppé n’est pas très net non plus…

Pourtant, il ne faudrait pas enterrer trop vite l’ancien président de la République qui a déjà prouvé qu’il était capable de remonter la pente, et a toujours réussi à se faufiler jusqu’ici entre les différentes affaires judiciaires le concernant Mais, surtout, Sarkozy est loin d’être le seul pourri de la primaire. Tout au contraire, on pourrait même plutôt dire que le fait d’être pourri semble avoir été un critère de sélection des candidats, à commencer par Alain Juppé.

Le favori, a été inculpé en 1995 pour avoir profité des largesses de la mairie de Paris dont il est l’adjoint au maire, puis condamné en 1999 dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de la capitale. Dans la liste des 10 candidats potentiels, on compte aussi Nadine Morano, dont on attend avec horreur sa campagne sur la « race blanche ». Une belle brochette donc, et qui risque encore de s’allonger car les conditions pour se présenter ont été assouplies par Les Républicains, dont le président, Nicolas Sarkozy, compte bien sur la multiplication des candidatures pour retrouver du prestige et redevenir le roi des pourris qu’il était déjà en 2007.

Mais Les Républicains sont loin d’être une exception, on pourrait même plutôt dire qu’ils sont à l’image de la vie politique française. Ces derniers jours, on peut ainsi assister au retour, sur la scène médiatique, de Jean-François Copé, alias « M. Bygmalion », et de Jérôme Cahuzac, l’exilé fiscal, qui ont chacun publié un livre récemment. « Plus c’est gros, plus ça passe », tel donc pourrait être le slogan de la vie politique française. Et pour cesser d’être condamné à arbitrer entre le moins pourri à chaque échéance électorale, il faudra un jour ou l’autre en passer par la rue pour définitivement en finir avec ces politiciens.

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