La direction repart à l’offensive

Pour bien comprendre la phase actuelle qui s’ouvre dans le conflit d’Air France, il faut revenir sur les discussions engagées depuis quelques mois entre la direction et les organisations syndicales de la compagnie. Si l’on parle de « plan B », c’est après la mise en échec du « plan A » de la direction. Son fameux « plan B », comprend 2900 suppressions de postes, avec à la clé le chômage pour les uns et des conditions de travail encore plus difficiles pour les autres. C’est le jour de l’annonce de ce nouveau plan, le 5 octobre, que ceux qui croyaient pouvoir briser la vie de milliers de travailleurs à l’abri, d’un coup de crayon,avaient dû y laisser leur chemise.

Depuis cette date s’est ouverte une période d’incertitude pour la direction devant le soutien populaire aux salariés d’Air France, à l’image des « 54% de Français qui comprennent mais n’approuvent pas les violences à Air France » selon un sondage IFOP, del’intervention de Xavier Mathieu, l’ancien Conti, à la télévision, ou des atermoiements de Hollande face àun travailleur déterminé à ne pas lui serrer la main. A ce titre, l’annonce du maintien du « plan B » par la direction signe un regain de confiance dans le camp patronal.

A travers le jugement des salariés d’AirFrance, l’ensemble du monde du travail est visé

Sous la pression de sa base et face à la répression des salariés d’Air France,la CGT a finalement choisi de boycotter la conférence sociale du 19 octobre, et de participer aurassemblement de soutien devant le siège d’Air France. C’est aux travailleurs et aux militants combatifs d’exiger des directions syndicales autre chose que le « minimum syndical », en l’occurrence un vrai plan de bataille.

Le soutien aux 16 inculpés du 5 octobre, dont 5 d’entre eux sont poursuivis pour violence en réunion, un chef d’accusation très lourd, et sont appelés devant le tribunal le 2 décembre, est un enjeu central.

Ce qui se joue, derrière la condamnation de ces travailleurs d’AirFrance qui ont osé relever la tête, c’est bien un bras de fer entre le patronat et le monde du travail, qui pourrait créer un précédent pour les luttes à venir. Ne pas défendre les salariés d’AirFrance, c’est s’en remettre au fatalisme quant aux luttes à venir, ce serait laisser au patronat et au gouvernement les mains libres pour faire passer n’importe quelle attaques, y compris les plus odieuses. Derrière l’inculpation des salariés d’AirFrance, c’est l’ensemble du monde du travail qui est visé indirectement. Défendre les salariés d’AirFrance, c’est préparer le plan de bataille pour faire face à la dictature patronale qui pèse sur l’ensemble des travailleurs.

Dans ce cadre, l’intersyndicale d’AirFrance composée de la CGT, FO, SUD, UNSA, a appelé à une journée de grève et à un rassemblement le 22 octobre à 13 h devant l’Assemblée Nationale.

C’est nous tous qu’ils vont juger le 2 décembre ! Soyons le plus nombreux à défendre les salariés d’AirFrance !

Contre la criminalisation des mouvements sociaux, en solidarité des salarié d’AirFrance inculpés, rendez-vous le 22 octobre à 13heures devant l’Assemblée Nationale