Cette semaine une révolte populaire dans la province de Jujuy en Argentine fait les frais d’une brutale répression, rappelant le style de la dictature (bandes paramilitaires, arrestations dans des fourgonnettes banalisées, intrusion dans les domiciles... ). Parmi les dizaines d’interpellations on compte notamment des journalistes et une députée provinciale du Parti des Travailleurs Socialistes.

Cette répression tente de mater une lutte profonde contre une réforme constitutionnelle qui criminalise contestation sociale, contre l’accaparement des terres et de l’eau par des multinationales impérialistes, dont subissent brutalement les conséquences les peuples originaires, et pour l’augmentation des salaires.

Dans cette province très pauvre de l’argentine, la population majoritairement descendante des peuples originaires vit dans une pauvreté extrême, quand quelques familles de riches propriétaires terriens et industriels font la loi et terrorisent toutes voix contestataire depuis des décennies. Dans toutes les têtes, le souvenir de la dictature et de la disparition de milliers de personnes, organisée de concerts avec ces mêmes familles de l’oligarchie locale, est encore frais.

La réforme de la constitution provinciale qui a joué un rôle de détonateur pour la révolte répond à une volonté de la part du gouvernement local de donner des gages aux multinationales étrangères, qui comptent investir massivement dans un pillage sauvage du lithium enfoui dans cette zone, qui en est la première réserve mondiale. Cet « or blanc » suscite la convoitise de nombreuses entreprises et grands groupes capitalistes, parmi lesquels les français Eramet (détenue à 27% par l’État), Adionics, Geolith, Stellantis ou encore la Société Générale. « Le lithium est un matériau stratégique, une source d’énergie clé dans la transition numérique et verte  », a déclaré à l’époque l’ambassadeur de l’UE en Argentine, Amador Sánchez Rico. Sous un prétexte hypocritement « écologique », ces multinationales s’apprêtent à piller par la force ces terres de leur lithium, nécessaire à la fabrication des téléphones portables et des batteries de voitures électriques, pour leur « business vert ».

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Cette extraction est extrêmement polluante et destructrice pour l’environnement et les écosystèmes. Outre la contamination de la terre, elle nécessite des millions de litres d’eau pour obtenir une tonne de ce matériau.

Ce qui se joue à Jujuy dépasse de très loin les frontières de la province. Nous n’acceptons pas une prétendue « transition écologique » qui consiste à appauvrir les populations et leur imposer par la force la destruction de leur environnement par des multinationales européennes.

Les entreprises minières doivent être nationalisées et placées sous le contrôle des travailleurs et des communautés indigènes, pour pouvoir réorganiser la production au service des intérêts de la population, sans que ces activités ne détruisent l’environnement.

À bas la répression ! Multinationales françaises hors de Jujuy et d’Amérique Latine !

Libération de tous les emprisonnés et abandon de toutes les charges !

Rassemblement jeudi 29 juin à 19h place du Trocadero à Paris