La direction de la COMUE (communauté d’universités et établissements) a tout d’abord proposé de rencontrer une délégation des organisations syndicales, ce qui a été refusé, pour ne pas laisser le reste des étudiants et personnels dehors. Ainsi, ce sont entre 50 et 70 personnes qui sont allées s’entretenir avec Philippe Raimbault, le président de l’université fédérale, dans la salle de réunion de l’établissement, sans encombre mais sous protection. En effet, un dispositif policier a été mis en place, pour cause de « valise abandonnée » devant les locaux. C’est ce même dispositif qui a aussi été utilisé pour empêcher les retardataires de rentrer dans le bâtiment, et encadrer celui-ci en tenues anti-émeutes.

Interpellé par les personnels et les étudiants revenant sur les différents éléments, tous plus abjects les uns que les autres, contenus dans la feuille de route (sélection et augmentation des frais d’inscriptions, suppressions de postes, aggravation des conditions de travail et d’études, gouvernance antidémocratique et dirigée par des représentants de grandes entreprises, etc.), Mr Raimbault s’est trouvé embarrassé. Ne cessant de répéter « je n’essaye pas de vous prendre pour des idiots », il a eu beaucoup de mal à justifier l’œuvre à laquelle il prend part. Notamment lorsqu’un étudiant de Sciences Politiques lui a rappelé que lorsqu’il présidait l’école, il y avait organisé la hausse des frais d’inscriptions, ce qui a eu le mérite de le mettre dans l’embarras. C’est par exemple sans soucis que ce dernier proclamait qu’il ne s’agissait pas d’une fusion et que les étudiants allaient « œuvrer dans l’intérêt » de représentants de « pôles de compétitivité » et de « partenaires économiques de dimension nationale ». Ces derniers seront d’ailleurs deux fois plus nombreux au sein du nouveau CA prévu par la fusion des universités.

Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà fixé : le comité de mobilisation lundi à 12h30 au Mirail puis l’assemblée générale jeudi à la même heure, sachant que le président compte faire voter la feuille de route du projet de fusion vendredi 10, échéance à laquelle les étudiants et personnels mobilisés se préparent déjà.