Ce samedi 6 avril, les grévistes du service d’astreinte d’Onela, société d’aide à la personne, ont appelé à un rassemblement pour continuer à rendre visible la grève qu’elles et ils mènent depuis plus de deux mois. La grève est née de l’exaspération des travailleur.e.s devant le cynisme de la direction qui, pendant les NAO, n’a proposé qu’une augmentation de 13 centimes brut de l’heure, soit une réévalution correspondant à la hausse du SMIC entrée en vigueur en janvier 2024. Un affront qui a révolté les salariés du service d’astreinte, dont 13 sont entrés en grève, dans un service de 15 personnes. Les grévistes dénoncent l’ensemble des conditions de travail qui leur ont été imposées durant des années : plafond croulant, présence de nuisibles sur leur lieu de travail, locaux exigus où les salariés s’entassent, surcharge de travail, heures supplémentaires non payées, matériel électronique vétuste et l’attitude raciste, assumée par la direction depuis le début de la grève.

Les grévistes appellent à se rassembler chaque semaine et vont d’assemblée publique en assemblée publique pour parler de leur lutte et chercher des soutiens. Lors du rassemblement qui s’est tenu aujourd’hui, une cinquantaine de travailleurs, d’étudiants, de syndicalistes et de militants ont répondu à l’appel des grévistes pour dénoncer les pratiques de la société Onela, contribuer à la caisse de grève et apporter leur soutien aux travailleuses et travailleurs en lutte.

Les grévistes ont témoigné de leur détermination à continuer la lutte, qui dure déjà depuis plusieurs mois. Certains grévistes ont en effet repris le travail à cause de difficultés financières, mais continuent à soutenir la lutte. Ils ont débrayé lundi pour démentir les provocations de la direction qui cherchait à enterrer le mouvement et soutenir leurs collègues en grève illimitée.

Lors du rassemblement, de nombreux soutiens se sont exprimés et ont souligné le caractère politique de ce qui se passe à Onela. Camille, militante à Du Pain et Des Roses, et Charlotte, de Femmes-Égalité ont corrélé le mépris du gouvernement et du patronat envers les travailleurs, et en particulier envers les travailleuses racisées des métiers du soin, à l’obstination de la direction d’Onela qui refuse toute négociation, quitte à dépenser des centaines de milliers d’euros pour casser une grève pour les salaires.

Le rassemblement a également été marqué par la solidarité internationaliste grâce à la venue d’une militante syndicaliste et féministe suisse, qui a défendu le caractère essentiel des métiers du soin et la nécessité de lutter pour que les soins aux personnes dépendantes soient assurés par la collectivité, et non par des sous-traitants qui maltraitent et exploitent leurs employé.e.s, et proposé d’internationaliser la caisse de grève d’Onela, notamment en Suisse.

La lutte des salarié.e.s d’Onela est une lutte pour la reconnaissance des métiers dits essentiels, une lutte menée par des travailleurs violemment exploités, notamment des femmes racisées, qui composent la grande majorité du service d’astreinte d’Onela. Elles luttent pour exercer leur métier dans des conditions dignes et pour pouvoir prendre en charge les personnes dépendantes dans des conditions humaines. Elles subissent le mépris de la direction d’Onela, filiale d’une holding d’aide à la personne cotée en bourse qui réalise des profits pharamineux en exploitant des travailleuses précaires, qui refuse avec obstination toute négociation et ne propose que des miettes aux grévistes.

Les grévistes ont besoin de soutien pour continuer la lutte et remporter leur combat exemplaire dans le secteur de l’aide à la personne : il importe de soutenir leur caisse de grève et de venir massivement sur le piquet, devant le siège d’Onela, à 11 heures, vendredi prochain, devant le siège d’Onela, 35 rue de Paris à Boulogne Billancourt.