Après la reconduction de la grève jusqu’à décidée à Paris-Nord, c’est Austerlitz qui reconduit la grève a Paris Sud-Est jusqu’à lundi 11h, en débordant de fait l’appel de la fédération CGT qui à l’échelle nationale n’avait appelé qu’à 48h de grève. Ils étaient entre 70 et 80 autour du piquet de grève à discuter en AG de la reconduction, et ont voté à 42 pour, 3 contre et 7 abstentions.

Lors de la coordination des gares en lutte du 19 mai, Austerlitz, St Lazare, Mantes, Acheres, Juvisy et Paris Est, qui avaient toutes décidé de reconduire la grève jusqu’à vendredi s’étaient donné des rendez vous communs pour continuer la lutte a l’échelle parisienne : un barbecue festif est prévu a 18h samedi soir à Austerlitz, et une nouvelle AG commune le mardi 24 mai à 14h.

Les cheminots ont tiré les bilans des manifestations du 18 et du 19 : d’une part, les manifestations sont loin d’être en déclin, et la mobilisation interprofessionnelle est en train de se massifier, et ce malgré les intimidations de la police. D’autre part, le 18 mai, avec la manifestation cheminote et l’occupation des voies de St Lazare a montré la solidarité entre étudiants, lycéens, retraités et les cheminots en lutte, un tous ensemble qui pouvait permettre de gagner.

Les enjeux d’une telle lutte ? "Ce sont nos conditions de travail pour les 15 années à venir" explique un syndiqué chez Sud Rail. La grève reconductible a ainsi convaincu la grande majorité ; une grève qui permet de libérer ce temps nécessaire pour "aller chercher les collègues", pour désorganiser les productions. Le mot d’ordre était ainsi de lutter a la fois contre la loi El Khomri, de lutter contre le nouvel accord d’entreprise, parce qu’une lutte sans l’autre n’aurait pas de sens. La question de la convergence des luttes était aussi au coeur des discussions : "les marins nous attendent, les raffineurs nous attendent, les postiers nous attendent, à nous d’être à la hauteur".

Les étudiants et la commission grève générale de nuit debout sont aussi venus montrer leur soutien et proposer leur aide, pour organiser à l’échelle des gares par des diffusions de tract une campagne de desintox sur les prétendus "privilèges" des cheminots. Ils se sont aussi portés volontaires pour remplir les caisses de grève à République et dans les diffs.