Crédits photo : Emmanuel Dunand/AFP

Le 14 octobre dernier, Lola, 12 ans était assassinée en plein Paris. Depuis, et malgré les demandes insistantes de la famille d’arrêter « toute utilisation du nom et de l’image de leur enfant à des fins politiques », l’extrême-droite récupère cette affaire pour mener une campagne raciste et anti-migrants.

Une campagne qui a donné lieu ce week-end, et depuis jeudi dernier, à des manifestations de l’extrême-droite dans différentes villes de France, marquées par des appels au meurtre et des propos racistes et xénophobes caractéristiques des groupuscules fascisants qui y ont pris part.

La première mobilisation a eu lieu à Paris jeudi à l’appel de l’« Institut pour la justice », une association d’extrême-droite. Parmi les quelques centaines de personnes présentes, de nombreux responsables politiques d’extrême-droite et de la droite catholique radicale. Éric Zemmour, Nicolas Bay et Guillaume Peltier pour Reconquête !, Florian Philippot pour Les Patriotes), l’antisémite Hervé Ryssen ou encore Mathieu Goyer, responsable parisien du groupe Civitas étaient ainsi présents.

Sous couvert d’un « hommage » à Lola, cette manifestation a surtout permis à ces organisations de se faire voir et de continuer leur récupération politique nauséabonde du meurtre de la fillette. Derrière la banderole « Élu, vous rendrez des comptes » ont pu ainsi être scandés des slogans tels que : « migrants assassins » ainsi que des mots d’ordre comme « le rétablissement de la peine de mort pour les assassins d’enfants ».

Le reste du week-end, d’autres villes de France comme Lyon ou Rennes, ont vu défiler l’extrême-droite. A Lyon, ville où sont implantés différents groupes d’extrême-droite, un cortège d’une centaine de personnes a défilé dans les rues derrière une banderole « Justice pour Lola, l’immigration tue », en scandant des slogans tels que « Europe, jeunesse, révolution », mot d’ordre associé au GUD, et « les gauchistes à mort, immigrés dehors ».

A Rennes, derrière une banderole reprenant le slogan de l’extrême-droite américaine « White Lives Matter », en opposition au mouvement contre le racisme et les violences policières, un cortège d’extrême-droite a défilé dans l’après-midi. Une contre-manifestation était organisée à l’appel de NousToutes, de l’UCL, de la CGT, de Solidaire et du NPA. Dans la soirée, les militants d’extrême-droite ont attaqué des terrasses de bar place Sainte-Anne, mais ont fait face une forte opposition des personnes présentes sur place, qui les ont repoussés.

Au total, les manifestations ont été loin d’être massives, ne réunissant que quelques centaines de personnes dans toute la France, les militants de groupuscules d’extrême-droite formant la quasi-entièreté des rassemblements. Cependant, elles ont pu bénéficier de la complaisance des forces de répression, à l’image de la manifestation sauvage à Lyon. Un deux poids deux mesures évident au regard de la répression que subissent le mouvement ouvrier, le mouvement antiraciste, ou celle qui s’était abattue sur les Gilets Jaunes.

Face à cette campagne rajoutant de l’horreur à l’horreur, il est important de dénoncer l’instrumentalisation politique abjecte du meurtre de Lola. Alors que le gouvernement pourrait profiter de la séquence pour promouvoir sa Loi Immigration, il y a par ailleurs urgence à faire bloc pour combattre l’extrême-droite et la politique xénophobe et sécuritaire du gouvernement qui lui pave la voie.