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Réfugiés-Athènes

Réfugiés-interview. En Grèce aussi, « l’Europe est un continent forteresse »

Situé au centre d’Athènes, le Parc Areos est l’un des plus gros camps de réfugiés de la capitale grecque. Deux militants libertaires de Radio Fragmata [Radio Barricade] témoignent de la condition des migrants en Grèce, et des questions politiques liées à cette situation.

Radio Fragmata

31 juillet 2015

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Quel est le nom du parc et quelle est la situation ?

Le parc s’appelle Areos, au centre d’Athènes, près de l’école Polytechnique et du quartier Exarcheia [bastion historique de la gauche radicale athénienne]. En ce moment, il y a plus 400 migrants qui sont en train d’occuper les lieux parce qu’ils n’ont nulle part où aller.

Quelles sont leurs revendications ?

Il y en a qui demandent tout simplement des papiers afin de continuer leur chemin vers d’autres pays d’Europe. Il y en d’autres qui veulent un endroit pour dormir et enfin s’installer ?. Ils fuient leur pays pour des raisons religieuses ou ethniques, ils viennent des pays comme l’Afghanistan, la Syrie, ainsi que d’autres pays dans la région. Il y en des chiites, qui ont été poursuivis par l’Etat Islamique ou les Taliban.

Quelle est la réponse du quartier ? Y a-t-il de la solidarité ?

La solidarité du quartier est visible. Dans leur malheur, ces migrants ont eu « de la chance », parce que le campement ?se trouve tout près d’Exarcheia, un quartier anarchiste et d’activistes de la gauche radicale. Il y a eu beaucoup de solidarité, beaucoup de gens viennent pour leur apporter de la nourriture, des vêtements, des médicaments, des jouets pour les enfants. Et tout cela malgré le fait qu’on est au mois d’août et que beaucoup de personnes sont déjà parties en vacances, et aussi malgré le fait que les médias ne montrent rien de tout ce qui se passe.

Quelle a été l’attitude du gouvernement ?

La municipalité d’Athènes et le gouvernement veulent cacher le problème et n’ont pratiquement rien fait. Ils ont juste habilité un point d’eau (pour 400 personnes...) et n’ont même ? pas installé de sanitaires. Tout ce que vous voyez ici a été installé par les gens qui sont venus en solidarité. Le gouvernement a intérêt à ce qu’ils restent dans ce parc, et non pas dans un lieu politique comme la Place Syntagma, pour éviter que les touristes voient « le problème ».

La question des réfugiés est-elle nouvelle en Grèce ?

La question des réfugiés n’est pas nouvelle, en effet. Il y a quelques mois, un groupe de migrants, dont beaucoup de réfugiés ayant fui des zones de guerre, avait déjà ? occupé la Place Syntagma et ils avaient commencé une grève de la faim pour exiger une solution à leurs problèmes. En Grèce, il y a eu une grosse vague d’immigration au milieu des années 1990. Il y avait notamment de réfugiés du Kurdistan et d’Albanie, qui s’étaient installés sur la Place Omonia [dans le centre de la capitale] et sur d’autres places. Cela montre bien que l’Europe est un continent forteresse. Les migrants sont tués aux frontières, dans les îles, dans la mer. Les gouvernements veulent les spolier, ils veulent voler le pétrole, leurs richesses, mais après ils ne veulent pas qu’ils viennent s’installer ici. En plus, ici ils sont poursuivis et discriminés car arabes, Noirs, musulmans, mais ils sont ici parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, ils ne peuvent pas revenir chez eux parce qu’ils vivent dans des pays en guerre... ils sont donc poursuivis et harcelés partout où ils vont.

Et Tsipras, dans tout ça ?

Le gouvernement de Syriza ? prétend être un gouvernement de gauche, mais il n’en est rien. Beaucoup de militants anarchistes avaient des expectatives et avaient en partie cru aux promesses que Tsipras avait faites avant les élections. Mais aujourd’hui le gouvernement montre son vrai visage. Aujourd’hui, il commence à appliquer une politique néolibérale. D’abord, Syriza a formé gouvernement avec ANEL, un parti de droite raciste et homophobe, qui a le même profil que des partis comme le Front National en France, et c’est ce même gouvernement qui applique aujourd’hui une politique d’austérité. Après l’élection, toutes les mobilisations que Syriza avait soutenues, au moins dans verbalement, se sont arrêtées. Et maintenant, ils mettent en place un Troisième Mémoramdun, avec des mesures très dures qui attaquent nos salaires, les retraites et le niveau de vie des travailleurs et de la jeunesse de Grèce.

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Propos recueillis par Alexandra Rios et Laura Varlet


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