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Régimes spéciaux. Les sénateurs garderont leurs privilèges, les travailleurs perdent leurs acquis

Lundi en commission à l’Assemblée Nationale, les députés ont validé la suppression des régimes spéciaux dans les transports et l’énergie. Pendant ce temps, les sénateurs continuent de profiter d’un régime de retraite (et de travail) des plus avantageux. Quand on fait les lois, on ne les subit pas !

Joël Malo

2 février

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Crédits photo : AFP /THOMAS COEX

De lundi à mercredi, les députés ont étudié le projet de réforme des retraites en commission des Affaires sociales. Au programme du premier jour, l’examen de l’article 1 qui prévoit la suppression des « régimes spéciaux » de retraites de la RATP, des Industries Electriques et Gazières (IEG), de la Banque de France, les clercs et employés de notaire et les membres du Conseil Économique, Social et Ecologique (CESE). Cet article a été validé après sept heures de discussion où les macronistes ont plaidé pour « l’équité » entre les différents régimes : tous au plus bas niveau !

L’équité ? Oui, mais pas pour tout le monde ! Le régime spécial des Sénateurs ne sera pas concerné ! Un mandat de six ans suffit pour un sénateur à s’assurer une retraite à 2190 euros mensuels. Mais en moyenne, ces cumulards professionnels touchent une retraite de 3800 euros nets par mois.

De toute façon le rythme de travail et les privilèges qui vont avec n’ont pas l’air de pousser les sénateurs à vouloir partir rapidement à la retraite. Au point qu’ils pensent qu’il en est de même pour les travailleurs qui produisent les richesses dont ils profitent. François Patriat, sénateur macroniste, 79 ans et politicien depuis 1976, expliquait ainsi mi-décembre que « de nos jours, les déménageurs, les couvreurs, les personnes qui travaillent dans les travaux publics sont équipés d’exosquelettes, de matériaux » et d’estimer que, par rapport aux années 1980, « la pénibilité n’est plus la même et les soins non plus. ».

Pierre-Henri Dumont, député LR et politicien professionnel depuis près de 10 ans, fervent supporter du cumul des mandats, a déposé un amendement au projet de réforme des retraites pour supprimer le régime spécial des parlementaires. L’amendement a été rejeté, car ce sont les bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat qui ont prise sur leurs propres privilèges. A l’inverse des cheminots, des traminots ou des agents EDF quand on est sénateur ou député on fait la loi, mais on ne la subit pas !

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En réalité si Dumont a déposé cet amendement, ce n’est pas parce qu’il étouffe sous ses privilèges de député, mais parce qu’étant proche d’Aurélien Pradié, il a trouvé là un moyen de titiller les sénateurs LR et leur chef de file Bruno Retailleau. Une manière également de se la jouer populaire à moindres frais. Car si Dumont affirme haut et fort son opposition à la réforme des retraites actuelle, c’est uniquement par tactique politicienne : lui est en faveur d’un démembrement total du système de retraites pour aller vers un système par capitalisation, pour le plus grand bonheur des assureurs, des fonds de pensions et des banques.

Derrière ces calculs politiciens entre privilégiés, à la fin ce sont les travailleurs des services publics des transports, de l’électricité qui trinquent, et avec eux, le service rendu aux usagers.

Décidément il y a des coupures d’électricité qui se perdent !


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