Alors que de nombreux interpellés passent encore aujourd’hui au tribunal, et que les peines de prisons ferme s’enchaînent, l’avocate Me Camille Bal rapporte la violence des condamnations qui frappent les jeunes de quartiers populaires : « il n’a pris qu’une seule canette de Red Bull, et il a écopé de dix mois d’emprisonnement ferme ». Dix mois d’emprisonnement pour une canette à 1,25€ : voilà aujourd’hui jusqu’où est prête à aller la justice française pour faire régner la terreur après la révolte.

Dans Libération, CheckNews, confirme l’information et la condamnation de cet homme de 28 ans, atteint de troubles psychologiques, et suivant de lourds traitements, qui avait été condamné pour une autre affaire.

Après avoir fait planer l’état d’urgence, déployé 45 000 policiers, le RAID, le GIGN, la BRI, procédés à plus de 3 400 interpellations, pendant que la droite et l’extrême-droite joue à la surenchère réactionnaire, la justice et le gouvernement remplissent les prisons à coups de canette volées.

De la même manière, un homme accusé de recel, car retrouvé avec du fromage sur lui, a écopé de 6 mois de prison ferme témoigne de son côté l’avocat Rafik Chekkat. Toujours selon l’avocat, qui assistait aux comparutions immédiates à Marseille, un autre homme, de 58 ans, a été condamné à un an de prison ferme pour recel d’objets volés après avoir ramassés des objets au sol trois heures après qu’un magasin ait été pillé. Ces peines illustrent le niveau de répression que sont en train de subir actuellement les quartiers populaires dans un silence de la gauche assourdissant.

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Une justice aux ordres d’un gouvernement à l’offensive, qui s’affranchit, quand il s’agit de réprimer les quartiers populaires, de la présomption d’innocence, d’enquêtes et mêmes de preuves matérielles. « On juge à la chaîne en fonction du climat davantage qu’en fonction des éléments matériels » dénonce l’avocat marseillais sur Twitter.