Après avoir supprimé 1200 emplois en 2015, la direction du groupe a en effet annoncé cet été un nouveau plan visant à supprimer 5000 postes d’ici 2019, soit un tiers des effectifs du groupe. Un plan de départs volontaires, qui ne sont en réalité que des départs forcés, qui devrait commencer en juin 2017. Dans le même temps, la direction prévoit la fermeture de centaines de boutiques et le transfert de 1500 emplois vers sa filiale marocaine.

Cette journée d’action était appelée par la seule CGT. D’une part, la direction de l’UNSA et la CFDT, trahissant les intérêts des travailleurs qu’ils regroupent (j’ai l’impression que c’est un peu « brut »), ont choisi de signer le plan de suppression de l’emploi. D’autre part, la CFE-CGC et la CGT n’étaient pas parvenus à s’entendre sur une date commune.

Cette saignée massive de l’emploi s’inscrit dans la continuité de la vague de licenciements qui sévit depuis des années. Une tendance qui va s’approfondir notamment après le passage en force de la loi travail cet été qui va assouplir les modalités de licenciement : le secteur des télécoms est un des premiers secteurs à être visé par les nouvelles « possibilités » de la loi, notamment à Bouygues, où les travailleurs ont perdu leurs RTT en échange de … 2% d’augmentation de salaire. A contrario des promesses sur l’emploi du gouvernement et du patronat, c’est bien à une hausse massive du chômage qu’il faut attendre des attaques contre le droit des travailleurs, mises en œuvre par les gouvernements successifs depuis des années. Le CICE, comme les lois Macron et El Khomri, loin de créer l’emploi qu’elles promettaient, n’ont fait que remplir les poches des actionnaires et des PDG, qui ont vu leurs dividendes augmenter encore cette année. Il y a donc urgence à relever la tête et s’organiser tous ensemble contre ceux qui brisent notre vie pour exiger l’interdiction des licenciements, seule vraie mesure capable de mettre un terme au fléau du chômage.