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Gilets-jaunes

Solidarité avec Geneviève Legay à l’ouverture de son procès contre les violences policières !

Ce jeudi 11 janvier, le procès des violences policières subies par Geneviève Legay, militante de 70 ans à Attac gravement blessée lors d’une manifestation des Gilets Jaunes à Nice, commence. Elle affronte Rabah Souchi, commissaire de police, protégé depuis le début par l'Etat, solidarité !

Léo Stella

11 janvier

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Solidarité avec Geneviève Legay à l'ouverture de son procès contre les violences policières !

Crédits photo : Le Média

Ce jeudi 11 janvier, débute, à Lyon, le procès du commissaire divisionnaire Rabah Souchi, responsable de l’ordre de charge qui a grièvement blessé Geneviève Legay, militante Attac, lors d’une manifestation de Gilets Jaunes en mars 2019 à Nice. Un procès important contre les violences policières subies par la militante septuagénaire, violemment heurtée dans une charge policière, qui avait entraîné sa chute sur le béton. A la suite de ces violences, Geneviève Legay passera près de deux mois à l’hôpital pour causes d’une hémorragie, de plusieurs fractures au crâne, au coccyx et aux côtes, des blessures qui lui ont laissé d’importantes séquelles. Selon Libération elle « explique ne pas avoir retrouvé l’odorat, ni certains goûts, et souffrir encore d’une perte de l’audition et de troubles de l’équilibre ».

Ce 11 janvier, le commissaire Souchi est jugé pour avoir ordonné la charge en cause des blessures de Geneviève Legay, aux cris de « Chargez ! Chargez ! Avec les lacrymos ! Il faut triquer du manifestant ! Chargez ! Chargez ! ». Cela fait la particularité de ce procès car, comme l’explique Mediapart, c’est la première fois depuis soixante-dix ans qu’un haut gradé est devant les tribunaux, et pas simplement le policier violent. Alors que l’État a tenté par tous les moyens d’étouffer l’affaire, comme le montre de multiples enquêtes de Médiapart, il s’agit également d’un procès très politique.

En effet, si les images et les vidéos des violences subies par Geneviève sont devenues virales, Jean-Michel Prêtre, procureur général de Nice a dès le début cherché à empêcher toute accusation contre les policiers. D’abord, il confie le dossier à l’enquête à la sûreté départementale des Alpes-Maritimes, dont la charge revient à l’agent Hélène Pedoya, qui n’est autre que la compagne de Rabah Souchi. En parallèle de cette première et grossière tentative de masquer la violence policière, le maire de Nice Christian Estrossi déclare que Geneviève Legay aurait « trébuché » et que ses blessures ne « sont que des blessures superficielles » avant de conclure que « mettre en permanence la police en accusation, cela a un côté insupportable. ». Ces propos seront appuyés par Emmanuel Macron lui-même, qui est allé jusqu’à affirmer : « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre », et dire « Quand on est fragile (…) on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. ». Des propos évidemment en totale contradiction avec les faits, comme le prouve un article ChekNews de Libération.

Cette protection de l’État et des pouvoirs publics à peine voilée ira encore plus loin avec la décoration de Rabah Souchi de la médaille de la Sécurité intérieure par Christophe Castaner, à l’époque ministre de l’Intérieur, mais aussi de ceux ayant été impliqués dans la mort de Zineb Redouane, à Marseille, et de Steve Maia Caniço à Nantes. Une récompense pour « engagement exceptionnel dans le cadre des gilets jaunes ». Tuer, mutiler et réprimer les contestations sociales voilà ce qu’entend le gouvernement par engagement exceptionnel.

Ce procès est important, alors que des centaines de gilets jaunes ont été blessés et mutilés par la police pendant le mouvement. Des violences policières structurelles également à l’œuvre cet été contre les révoltés pour Nahel, largement dénoncées dans les quartiers populaires, et qui sont entourées de profondes injustices. Effectivement, alors que commissaire Souchi, qui a déjà via ses conseillers qualifié le procès d’ « hérésie », est pressenti pour être nommé à la tête de la police municipale de Nice, de son côté Geneviève va payer les conséquences de ses blessures jusqu’à la fin de sa vie. Alors que s’ouvrait aussi cette semaine le procès des policiers à l’origine des violences et du viol commis sur Théo en 2017, un des exemples des violences policières et du caractère raciste de la répression dans les quartiers populaires, il est nécessaire, à l’image de Geneviève Legay, de faire front et réclamer « vérité et justice » pour toutes les victimes de la police. Sans aucune illusion en la justice, toujours au service de l’Etat comme l’a montré le traitement de la mort d’Adama Traoré dont les responsables ne sont toujours pas condamnés, il est important de continuer à se mobiliser dans la rue contre toutes les violences policières et le renforcement autoritaire de l’État.


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