Il y a déjà plus d’un an, la Cour Suprême des États-Unis revenait sur l’arrêt garantissant le droit à l’avortement. De nombreux États en ont immédiatement profité pour interdire et criminaliser l’avortement, parmi lesquels le Texas. Quand elles ne renoncent pas à l’avortement faute de moyens, de nombreuses personnes doivent désormais se rendre dans un État voisin, où de nouvelles cliniques ouvrent parfois pour les accueillir. Si l’avortement est interdit en Louisiane, Arkansas et Oklahoma à l’est, dans les Etats du Nouveau-Mexique, du Colorado et du Kansas voisins, l’avortement y est autorisé.

Face à cela, des militants conservateurs, « frustrés par le nombre de femmes et de médecins qui réussissent à contourner ces lois », cherchent à aller encore plus loin dans l’interdiction de l’IVG, rapporte le Washington Post. Ainsi, ces militants poussent de petites municipalités situées sur les principales autoroutes ou à proximité des aéroports à voter des ordonnances qui « rendent illégal le fait de transporter sur certaines routes et autoroutes du Texas une femme partant avorter ». Concrètement, il s’agirait d’empêcher les femmes enceintes de voyager et de rejoindre des États où l’avortement est encore légal.

Si pour l’instant, seules deux villes ont adopté ces ordonnances, cela crée déjà un risque juridique pour les personnes circulant sur certains axes routiers majeurs. De plus, de nombreuses autres municipalités texanes pourraient suivre : 51 juridictions texanes se sont déclarées « lieux sanctuaires pour les enfants à naître ». Ce type de lois est destinée à faire peur et d’intimider toute personne souhaitant avorter, afin de dissuader de recourir à des moyens légaux dans d’autres États, d’autant que n’importe citoyen peut poursuivre en justice une personne qu’il soupçonne d’avoir enfreint ces lois, permettant des chasses aux sorcières contre les femmes souhaitant avorter.

Le Texas, un des fers de lance des politiques réactionnaires aux États-Unis, a par ailleurs récemment également interdit à tout mineur transgenre d’avoir accès à la thérapie hormonale, aux bloqueurs de puberté et aux soins visant à affirmer leur identité sexuelle, de même que 19 autres États aux États-Unis, comme le rapporte France Info.

À un an des prochaines élections présidentielles, certains candidats comme Mike Pence se sont positionnés en faveur d’une interdiction de l’avortement dans tout le pays. Si ces attaques sont menées par les Républicains, les Démocrates quant à eux n’ont permis aucune garantie du maintien des droits des femmes et des LGBTI. En effet, si Joe Biden et les Démocrates utilisent la défense de l’avortement comme argument de campagne pour sa réélection, rien n’a été fait afin de rétablir ou protéger ces droits, ni par Biden ni par les gouvernements précédents.