"Le jeudi 3 mai, le blocage de Sciences Po Toulouse a été une franche réussite, permettant de faire converger, à 11 heures, près de 300 personnes dans une AG de débat. Respectueuse, celle-ci a laissé les avis de toutes et tous s’exprimer et nous a permis d’aborder collectivement les enjeux politiques de notre temps et de leur donner corps, chose rare à l’IEP. Cette assemblée générale a voté à la majorité un soutien de Sciences Po Toulouse au personnel et étudiant.e.s grévistes du Mirail, actuellement sous la menace d’une répression policière imminente. A une écrasante majorité, il a également été voté le changement du nom de l’amphithéâtre principal de l’IEP Jean Bodin en Françoise Héritier.

Le déblocage de l’IEP a finalement été voté. Conformément aux décisions de cette AG souveraine, dès le jeudi après-midi, les étudiantes et étudiants de Sciences Po en lutte ont débloqué l’école, pour que les cours puissent reprendre. Suite à cette AG, une quinzaine d’entre nous était présent.e.s hier, au rassemblement de solidarité devant la préfecture et six motivé.e.s ont passé la nuit au Mirail pour s’opposer à une potentielle évacuation policière.

Toutefois, ce matin, vendredi 4 mai, 5 militants de l’Action Française ont paradé devant l’IEP avec un drapeau de leur groupuscule et ont distribué des tracts contre le blocage. Nous nous indignons face à cette action de propagande d’extrême-droite. A la banderole, « pas de flics dans nos facs », qui trônait hier au-dessus de l’IEP, nous ajoutons, comme une évidence : « pas de flics et pas de fachos dans nos facs ». Nous rappelons que le blocage n’est pas une fin en soi mais une façon de rassembler qui a fait ses preuves au vu du nombre de participant.e.s à l’AG, et surtout du caractère non violent de celui-ci.

Nous désirons également apporter certaines clarifications concernant des articles publiés dans la presse locale et nationale, ou aux propos ayant été tenu sur les réseaux sociaux par certain.e.s élu.e.s. En effet, nombreuses ont été les publications mentionnant que des examens étaient en cours à Sciences Po Toulouse, pouvant dangereusement amener à assimiler le blocage avec une volonté d’empêcher leur tenue. Les examens à l’IEP de Toulouse débutent le lundi 14 mai, et cette action a été entreprise cette semaine afin justement de ne pas empêcher leur bon déroulement.

Le jeudi 3 mai était une journée de cours classique, avec effectivement quelques devoirs sur table, oraux ou devoirs-maison à rendre. Des étudiant.e.s internationaux qui devaient passer des examens importants ce jeudi, pourront les rattraper la semaine prochaine sans conséquences. Une autre partie de ces examens n’ont pas pu se tenir uniquement du fait de la fermeture administrative de l’IEP pour toute la journée, fermeture qui a été décidée par la direction pour des raisons qui lui sont propres. Le blocage, lui, était levé dès 12h30.

Les étudiant.e.s en lutte soutiennent évidemment l’initiative collective des syndicats de faire un communiqué dénonçant la présence de l’action française devant les locaux.

Et toujours, ni flics, ni fachos dans nos facs."

La page Facebook du collectif de mobilisation.