Son arrestation avait provoqué une indignation sur les réseaux sociaux. Le 15 avril dernier, une femme de 37 ans, habitante du quartier Bellefontaine à Toulouse, faisait du sport avec ses enfants. Des policiers procèdent alors à un contrôle d’identité, estiment que la photocopie de ses papiers est de mauvaise qualité et la somme de retirer son niqab. Face à son refus, les policiers l’ont alors plaqué au sol sans ménagement et violemment interpellée. Une scène qui a par ailleurs été filmé, diffusé sur les réseaux sociaux et qui a débouché sur une plainte pour « violences policières » par l’association Baraka City.

Cette interpellation, ainsi que la mort de détenus à la prison de Seysses, avaient déclenché une révolte légitime dans les quartiers du grand Mirail à Toulouse. Une situation qui avait débouché sur des violences policières décuplées, largement invisibilisé par les médias, alors que les morts en prison sont légion et que les contrôles d’identité répété sont quotidiens dans les quartiers populaires.

Pourtant, ce jeudi 17 mai, la justice a lourdement condamnée la victime de cette interpellation violente de 6 mois de prison, dont 3 mois ferme sans mandat de dépôt pour outrages, dissimulation du visage dans un espace public, rébellion et menaces de morts à l’encontre de policiers.

« Nous sommes extrêmement en colère de cette décision. Nous sommes initialement dans un dossier de contravention dans le cadre d’un contrôle d’identité. […] Nous avions fait une demande d’information supplémentaire qui a été rejetée. Car des éléments ne sont pas dans l’enquête, il y a des vidéos claires qui montrent qu’elle a été tirée par les pieds. Les accusations que ma cliente a formulées n’ont pas été prises en compte » a déclaré l’avocat de la Toulousaine, Samim Bolaky, qui a fait appel du jugement.

Dans cette affaire, la justice fait une nouvelle fois preuve de son rôle de premier défenseur des forces de répression et de sa sévérité décuplée en ce qui concerne les classes populaires, notamment dans les quartiers. Une attitude qui tranche avec la complaisance et les sanctions minimales d’un Jérôme Cahuzac, pour prendre un exemple récent, dans une ville où règne une islamophobie rampante, comme en atteste les propos de Aviv Zonabend , désormais ex-conseiller municipal de Toulouse, qui avait déclaré fin avril qu’il y avait « trop d’arabes » dans la ville rose.