Crédit photo : Pixabay

L’histoire se répète inlassablement. Lundi 19 octobre, un ouvrier a brutalement perdu la vie suite à un accident du travail. La palette de parpaings qui était déplacée par une grue, dans son chantier toulousain au niveau du chemin de Fenouillet, lui est tombée dessus. Hélas, cet accident tragique n’est pas un cas isolé, loin sans faut.
Le 10 octobre, un autre ouvrier quinquagénaire décédait du côté de Bordeaux, suite à l’effondrement d’un plafond sur un chantier à Euratlantique. Début octobre, quatre cheminots décédaient en l’espace d’une semaine. En avril dernier, un ouvrier intérimaire faisait une chute mortelle de 25 mètres dans le quartier, ô combien symbolique, de La Défense. Le même jour, la flèche d’une grue de 6 tonnes tombait sur un ouvrier âgé de 40 ans, et le tuait. C’était à Courbevoie. Des exemples comme ça, il y en a trop. Bien trop.

Plus de 20 000 travailleurs décédés depuis 2000…

Selon des statistiques publiées en 2017 par Solidaires, en prenant en compte les accidents du travail, les maladies professionnelles et les accidents liés au trajet, le travail a fait plus de 20 000 morts depuis 2000 en France. L’équivalent d’une ville comme Blagnac rayée de la carte ! Ce chiffre rappelle que les conditions de sécurité sont loin d’être optimales dans nos lieux de travail. En France, un travailleur sur quatre s’est déjà blessé sur son lieu de travail. Parmi ces personnes, 7 % ont été dans l’incapacité de reprendre leur emploi.

Sans conteste, les ouvriers arrivent tristement en tête de ces statistiques glaçantes : 40 % d’entre eux déclarent avoir souffert de blessures lors de leur activité. Ils sont suivis des agriculteurs (32 %), deux fois plus touchés que les cadres (16 %).

Si l’on réduit encore la focale, en comparant les secteurs d’activités : 42 % des travailleurs dont l’activité est relative à la construction déclarent avoir été touchés par ce problème, suivis par les travailleurs en industrie (31%). De plus, selon une étude de l’Insee, les « contraintes psychologiques », et, entre autre, la tension psychologique au travail, sont responsables d’environ 28 % des accidents sur le lieu de travail.

… à cela s’ajoutent, chaque année, les centaines voire milliers de suicides liés au travail

Oubliés des statistiques, les suicides liés au travail sont pourtant une triste réalité. Tout le monde a en mémoire la vague de suicides chez France Telecom. Mais dans le même ordre d’idées, et preuve s’il en est que la privatisation a des effets terribles sur les travailleurs, à la Poste, plus de 50 suicides ont été recensés en 2016. A la SNCF, des dizaines de cheminots se suicident chaque année.

N’en déplaise à Macron qui déclarait « je n’aime pas le terme [pénibilité] donc je le supprimerai, car il induit que le travail est une douleur », les pressions au travail, la répression syndicale ou la pénibilité sont bien réelles pour des millions de travailleurs. Un des derniers exemples en date étant ce salarié du théâtre du Capitole qui s’est suicidé suite au harcèlement de sa direction. Personne ne devrait perdre sa vie, à (essayer de) la gagner !