À la tribune, des représentants des différentes composantes de l’intersyndicale (CGT FERC-Sup, SUD Education, Unsa, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, Union des Etudiant.e.s deToulouse, Solidaires Etudiant-e-s et UNEF) se sont succédés pour introduire pendant une quarantaine de minutes. Une première phase un peu longue, mais qui a toutefois permis de poser le cadre du débat et d’expliquer plus en profondeur les rouages du projet de fusion et ses conséquences néfastes pour les étudiants, le personnel et les enseignants. Dans les interventions, l’exemple de Paris-Dauphine et d’Aix-Marseille ont été mis en avant, illustrant la hausse des frais d’inscription et la mise en place de la sélection dès la première année. La question de la « démocratie universitaire » était également au centre des débats, plusieurs interventions condamnant l’opacité qui entoure la mise en place de la fusion des universités toulousaines, ainsi que les risques de sous-représentation des étudiants et du personnel dans les instances décisionnaires. Ainsi, le potentiel futur conseil d’administration de « l’université de Toulouse » ne comptera que 3 BIATTS, 3 étudiants et 6 enseignants-chercheurs, censés représenter des dizaines de milliers de personnes. En revanche, 10 personnalités extérieures pourront y siéger, dont 6 représentants d’entreprises « à rayonnement national ».

Une ligne minoritaire, incarnée par le représentant du SNESUP-FSU à la tribune, défendait qu’il fallait amender la feuille de route du projet. Mais la ligne majoritaire qui s’est exprimée dans l’assemblée était en faveur d’une poursuite sur le long terme de la mobilisation pour exiger l’abandon total des projets de fusion, en lien avec les autres universités et lycées de la ville. Mais l’enjeu est aussi est surtout national, comme l’ont rappelé plusieurs interventions. Toulouse n’étant pas la seule ville à faire les frais de cette politique gouvernementale, le rapport de force doit s’installer au-delà de l’échelle locale et la convergence avec les autres universités menacées de fusion ou déjà fusionnées, notamment les facs actuellement en lutte en région parisienne, est une priorité.
 
Par manque de temps, les nombreuses perspectives avancées n’ont pu être toutes votées. À savoir l’écriture d’une motion de solidarité avec les autres universités déjà en lutte contre des projets de fusion ; la proposition d’une date de mobilisation nationale ; la création d’une commission de coordination avec Paul Sabatier et les lycéens, étudiants de demain et en première ligne face à la fusion ; l’organisation d’une manifestation jeudi prochain et la mise en place d’une pétition pour exiger un contrôle démocratique des conseils universitaires par les étudiants et travailleurs de l’université. Au final, deux propositions ont été votées favorablement. La mise en place d’un comité de mobilisation, qui se réunira dès lundi à 12h30 en salle MS014 (bâtiment Maison des Solidarités), et la tenue d’une assemblée générale mardi prochain. Ce comité de mobilisation sera l’occasion qu’un nombre plus grand d’étudiants et de personnel s’emparent de la mise en application des résolutions prises en AG, afin d’étendre la mobilisation et de la structurer le plus démocratiquement possible.

Mais les étudiant-e-s, membres du personnel et enseignant-e-s se sont également redonnés rendez-vous dès demain matin, à 8h30 au métro Empalot pour manifester contre la tenue du conseil d’administration de la COMUE, qui doit voter la feuille de route. À la suite de la victoire au CA du Mirail, il a été décidé d’organiser celui-ci au rectorat sous protection policière !

En bref, des perspectives intéressantes qui marquent l’entrée en lutte de l’université du Mirail !