Argentine : face à l’extrême-droite et aux candidat.es du FMI, nous soutenons Myriam Bregman et les candidat.es du Front de Gauche et des Travailleur.es-Unité.
Le 22 octobre pourrait bien être l’élection la plus à droite qui se jouera en Argentine depuis la fin de la dictature, en 1983. Quatre des cinq candidat.es sont d’accord, dans les grandes lignes, sur la nécessité d’imposer une politique austéritaire, et ce alors que l’inflation dépasse les 120% et que quatre Argentin.es sur dix vivent sous le seuil de pauvreté.
Parmi ces quatre candidats, un en particulier, Javier Milei, fait la une de la presse. Il est arrivé en tête, lors des élections primaires du mois d’août et les instituts de sondage le donnent favori pour le premier tour. Cet ultra-libéral, nostalgique de la dictature, violemment misogyne et LGTQphobe se présente comme un candidat « anti-système » et contre la « caste politique ». Mais le candidat d’extrême droite entend surtout appliquer une « thérapie de choc » sur le plan économique avec, à la clef, une dollarisation du pays et un alignement complet sur le FMI et Washington.
Face à lui, Patricia Bullrich, de la coalition de droite « Juntos por el Cambio », et le centriste Juan Carlos Schiaretti n’incarnent aucune une alternative. Pas davantage que Sergio Massa, le candidat de « l’Union pour la patrie », classé parfois au « centre-gauche ». Celui qui est, actuellement, ministre de l’Economie du gouvernement Fernandez a mené au cours des dernières années une politique austéritaire qui a contribué à un appauvrissement accru de la population, a dévalué le péso et il a signé un accord avec le FMI pour rembourser la dette extérieure, illégitime et criminelle. Ce n’est pas en votant pour celui qui promet de poursuivre sur cette même ligne et qui a fait le lit de l’extrême droite qu’il sera possible de combattre la pauvreté et l’extrême droite qui se voit déjà au pouvoir. Qui plus est, lors du premier débat télé entre candidat.es, Massa a promis que s’il était élu il proposerait de former un gouvernement d’union nationale à la droite et à Milei.
Face à eux Myriam Bregman est la candidate de la véritable rupture, de la défense des intérêts du monde du travail et des classes populaires, des droits des femmes et des personnes LGBTQI+, des peuples autochtones et de l’environnement. Avocate, partie prenante de plusieurs procès contre les responsables de l’ancienne dictature, défenseuse des Droits humains et du monde du travail, Bregman défend un programme anticapitaliste, de rupture avec le FMI. Elle appelle, avec les autres candidat.es du FIT-U, à préparer la riposte des travailleurs et des classes populaires, à refuser le pillage de l’économie argentine et de ses ressources naturelles, comme le lithium, par les multinationales, qu’elles soient américaines, chinoises ou européennes. C’est pour toutes ses raisons qu’en tant que syndicalistes, militant.es et intellectuel.les, nous lui apportons notre soutien depuis la France.
Signataires :
Ariane Anemoyannis, étudiante, porte parole du Poing Levé
Alexis Antonioli, raffineur, militant CGT Total Normandie
Fatima-Ezzahra Ben-Omar, militante féministe
Saïd Bouamama, sociologue et membre du FUIQP
Youcef Brakni, militant du Comité justice et vérité pour Adama
Nicole Brenez, professeure d’études cinématographiques, Université Sorbonne-Nouvelle
Sebastian Budgen, directeur éditorial Verso
Adrien Cornet, raffineur, militant CGT Total Grandpuits
Thierry Defresne, raffineur, militant CGT Total
Virginie Despentes, romancière
Arnaud François, professeur, Département de philosophie, Université de Poitiers
Marina Garrisi, éditrice, Les éditions sociales, Communard.e.s
Denis Gheerbrant, cinéaste
Gaëtan Gracia, ouvrier dans l’industrie aéronautique, militant CGT Ateliers de la Haute Garonne
Janette Habel, politologue
François Jacob, cinéaste
Joël Le Jeannic, technicien avion retraité air France, Militant Sud Aérien
Anasse Kazib, cheminot, porte-parole de Révolution Permanente
Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur, La Bande Passante
Cédric Liechti, Energéticien, Secrétaire Général CGT Energie Paris
Frédéric Lordon, philosophe
Michael Löwy, sociologue
Sandra Lucbert, écrivaine
Elsa Marcel, avocate, membre du Collectif d’Action Judiciaire
Jamila M. H. Mascat, enseignante chercheuse, études de genre et postcoloniales, Universiteit Utrecht
Emmanuelle Pays, photojournaliste
Ndella Paye Diouf, militante afroféministe
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie, Amiens
Mireille Perrier, actrice
Christian Porta, ouvrier dans l’industrie agroalimentaire, militant CGT Neuhauser
Thomas Posado, enseignant-chercheur en études hispano-américaines, Université Rouen Normandie
Antonio Ramos Ramírez, enseignant-chercheur en études hispano-américaines, Université Paris 8
Matthieu Renault, enseignant-chercheur en philosophie, Université Toulouse Jean-Jaurès
Jean Baptiste Thomas, enseignant-chercheur en études hispano-américaines, Ecole polytechnique, Paris
Eric Toussaint, politologue et économiste, auteur de “Banque mondiale, une histoire critique” (2022)
François Tronche, directeur de recherche en neurosciences au CNRS, Institut de Biologie Paris-Seine
Nicolas Vieillescazes, éditeur
Sophie Wahnich, historienne, co-directrice de recherche au CNRS, Grenoble
Alexis Yannopoulos, enseignant-chercheur en études hispano-américaines, Université Toulouse Jean-Jaurès
Maud Yvinec, enseignante-chercheuse en études hispano-américaines, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne