Samedi 13 janvier, aux alentours de 7h30, un individu a mis le feu aux portes de la mosquée de la commune de Saint-Martin-des-Champs (Finistère), alors que des fidèles étaient rassemblés à l’intérieur pour la prière. Un extrait de la vidéo surveillance de la mosquée, publié par Le Télégramme, montre un individu en train d’asperger l’entrée du bâtiment de liquide, puis un début de flammes.

Si une enquête a été ouverte pour «  tentative de destruction par moyens dangereux  », la présidente de l’association Ti Salam Montroulez, qui gère la mosquée de Saint-Martin-des-Champs, souligne dans une interview la volonté de porter atteinte aux personnes qui étaient à l’intérieur de l’édifice pour la prière du matin : «  Vouloir détruire une mosquée par le feu, afin de piéger les fidèles qui s’y trouvent au moment de la prière, ça s’appelle un attentat  ».

Cette tentative d’incendie s’inscrit dans la continuité des attaques islamophobes contre des lieux de culte musulman : en novembre dernier, au moins trois mosquées ont été vandalisées avec des inscriptions racistes et des menaces de morts. Mais elle fait également écho aux récentes agressions racistes subies par des personnes d’origine maghrébine ou perçue comme telles, comme celle d’un jardinier victime d’un coup de cutter dans le Val-de-Marne, ou encore les ratonnades menées par des groupuscules néo-nazis le 25 novembre dernier, dans le quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère suite au meurtre de Thomas à Crépol, rapidement récupéré par l’extrême droite.

Si dans une publication sur le réseau social X, Gérald Darmanin a exprimé son soutien aux «  musulmans du Finistère  » à la suite de l’incendie, la politique réactionnaire qu’il mène est pourtant un élément central dans la montée des violences islamophobes et racistes commises par l’extrême droite : la répression du soutien à la Palestine depuis octobre est accompagné d’un matraquage islamophobe dans les médias, pleinement alimenté par le gouvernement. Le ministre n’hésite pas non plus à reprendre les idées de l’extrême droite, comme celle de «  l’ensauvagement de la société  », que le ministre de l’Intérieur a repris à son compte suite au drame de Crépol, déroule le tapis rouge à ces groupuscules qui n’hésitent plus à passer à l’acte. C’est dans ce contexte réactionnaire et des poussées de confiance des groupuscules d’extrême droite que le gouvernement a fait voter la loi immigration le 19 décembre dernier, avec les voix du RN et sur un programme aligné sur ses volontés.

Nous dénonçons la tentative d’incendie contre la mosquée de Saint-Martin-des-Champs ainsi que toutes les violences islamophobes et racistes perpétrées ces dernières semaines dans un climat réactionnaire alimenté par les politiques du gouvernement qui s’aligne sur la droite et l’extrême droite. Cette affaire réaffirme l’urgence de faire front et à s’organiser contre l’extrême-droite en toute indépendance de classe. Dans la construction de cette riposte, le mouvement ouvrier, aux côtés des organisations antiracistes et antifascistes, a un rôle central à jouer.