L’assemblée qui s’est tenue ce mardi midi sur le campus des Grands Moulins de l’Université Paris Cité a réuni une centaine de professeur·es, personnel·les et étudiant·es. Au cœur de la discussion : la dernière attaque orchestrée par la présidence de l’université qui vise à diminuer les budgets de la fac de 30 millions d’euros. Pour cela la direction de l’université demande à chaque faculté de réduire son budget de 20% hors masse salariale, si rien n’est encore acté plusieurs pistes seraient à l’étude : renforcement de la sélection, augmentation des frais d’inscriptions, suppressions d’emplois, face auxquelles les travailleurs·euses vacataires ou qui ne sont pas en CDI sont les plus menacé·es. Et comble du cynisme « la présidence demande aux travailleurs eux même de réfléchir à comment couper le budget » comme l’explique un enseignant lors de l’AG.

Plusieurs interventions sont revenues sur l’aspect de « laboratoire » de notre université. Dans la continuité de la fusion entre Paris 5 et Paris 7 réalisée il y a 3 ans, la présidence cherche à faire de Paris-Cité une université plus élitiste, sélective qui puisse « rayonner à l’international », et cela passe désormais par une réduction des budgets des filières, des places et donc de facto par une augmentation de la sélection. Dans le campus de Boulogne par exemple, dans la filière de psycho des réductions de places seraient déjà en préparation.

Face à cette politique qui impose aux étudiant.es, personnel.les, enseignant.es de gérer une misère dont ils et elles ne sont pas responsables, l’assemblée générale a acté de préparer la riposte. Certains laboratoires auraient déjà refusé d’appliquer la baisse de budget !

La nécessité de se battre contre cette attaque s’est faite d’autant plus sentir que « la ministre de l’enseignement supérieur a annoncé qu’il fallait récupérer l’argent qui serait caché dans les fonds de roulement des facs, ce qui veut dire que partout des coupes budgétaires se préparent ! » a insisté un enseignant mobilisé. D’autres lui ont fait échos en citant l’exemple de l’université de Créteil dont l’état est un des plus critiques en Ile-de-France.

Cette baisse de 20% des budgets à l’université Paris Cité s’inscrit en effet dans le contexte d’une politique d’austérité générale du gouvernement, sur fond d’années et d’années de casse de l’université et des services publics plus généralement (transport, santé, poste…). En ce sens, l’AG a également décidé d’un départ commun vers la manifestation contre l’austérité et l’inflation, appelée nationalement par l’intersyndicale. Une nouvelle assemblée générale est donc reconduite le vendredi 13 octobre à 11h00, au Hall C de la Halle aux Farines aux Grands Moulins.

Et pour cause la mobilisation contre la casse du service public, des conditions de travail et d’études ne peut pas se faire sans une mobilisation contre l’inflation et pour de meilleures conditions de vie.« Le combat contre la précarité et pour une université non sélective et dotée de moyen est un combat commun. La sélection elle se fait aussi parce qu’on doit travailler pour manger, pour vivre et que ça nous empêche d’aller en cours » a insisté Philomène étudiante et militante au Poing Levé.

Les moniteurs et monitrices étudiant.es de la bibliothèque des Grands Moulins ont témoigné dans ce sens : « Étudiant·es avant tout, et engagé·es comme tel·les, nous refusons de continuer à subir l’instabilité de nos contrats, qui détériorent notre vie étudiante ». Ils et elles sont en train de s’organiser, ont déjà lancé une pétition et exigent une revalorisation des salaires face à l’inflation, un salaire mensuel fixe, le remboursement partiel du pass Navigo, et d’être payé en temps et en heure, car recevoir son salaire quand on est personnel précaire à l’université peut prendre jusqu’à six mois… L’argent restant de la caisse de grève de la réforme des retraites des profs et personnel·les du campus seront donc reversés aux étudiant·es mobilisé·es de la BU et une journée de mobilisation sur le campus en soutien à ces derniers est prévue pour le 24 octobre, date posée par le personnel que l’AG a voté d’élargir comme une journée contre les restrictions budgétaires.

Après cette premier AG au campus de Grands Moulins, une nouvelle se prépare pour le campus de Boulogne. Pour s’organiser face aux coupes budgétaires, étudiants et personnels s’y donnent rdv jeudi à 17 h.

Soyons nombreux pour revendiquer des moyens massifs à l’université, pour une université publique, gratuite, et ouvertes à tous·tes ! Contre la précarité étudiante et les bas salaires !