Le jeune homme de Haute-Marne a ému la salle avec un discours poignant et très combatif. Si le traumatisme est toujours présent, « J’ai 20ans, j’ose même plus me regarder dans une glace, pour moi je suis défiguré. », Franck n’oublie pas son objectif et ce pourquoi il a rejoint les Gilets jaunes :

« Je pense à mes futurs enfants et aux enfants que vous aurez : comment ils vont faire pour trouver un travail ? comment ils vont faire pour vivre ? pour nourrir une famille qu’ils auront ? pour se nourrir déjà eux-mêmes ? pour trouver un appartement, tout ça ? Et je trouve que c’est scandaleux ».

Un combat contre la précarité auquel est venu s’ajouter la lutte contre les violences policières et pour l’interdiction des grenades GLI-F4 et des LBD40, responsables de nombreuses mutilations de Gilets jaunes : « Il y aura d’autres actes jusqu’à ce qu’il y ait l’interdiction des grenades et des LBD40. »

C’est dans ce cadre que le jeune homme participait le lendemain à la Marche des Blessés à Paris pour l’Acte XII, ouvrant la manifestation en tête de cortège avec des dizaines d’autres mutilés. Une manifestation qui a connu un grand succès puisqu’elle a réuni près de 15 000 personnes.

Aujourd’hui, Franck Didron est marqué par sa mutilation et par le poids des multiples opérations : « Depuis le 1er Décembre, je ne dors plus la nuit, à chaque fois que je ferme les yeux je revois cette scène. Je ne mange plus aussi, j’ai du mal à manger. Ça fait un mois et demi que j’ai fait des opérations, là l’hôpital ils m’ont dit : « Stop. On arrête les opérations » parce que mon corps il peut plus. De 62kg je suis passé à 42kg. Ils ont dit « stop », il peut plus mon corps. »

Pourtant, sa détermination et sa combativité n’ont pas bougé, comme l’explique le jeune Gilet jaune en conclusion : « Depuis que j’ai été blessé je me suis inventé un slogan, mon slogan c’est : « Ce que j’ai subi fais de moi ce que je suis » et c’est pour ça qu’on lâchera pas le mouvement, on ira jusqu’au bout. »