Edit à 10h le 18/06 : Natalia Morales a été libérée dans la nuit. De nombreux interpellés restent enfermés, dont Lucho Aguilar.
Edit à 00h50 le 19/06 : Lucho Aguilar et de nombreux interpellés ont été libérés, 13 personnes seraient toujours enfermées. Nous exigeons leur libération !

Ces dernières semaines, les mobilisations s’intensifient dans la province de Jujuy, en opposition à la réforme constitutionnelle autoritaire du gouverneur Gerardo Morales et pour les salaires. L’opposition à la réforme, qui prévoit notamment de criminaliser les barrages routiers fréquemment organisés dans le cadre des mobilisations, s’est en effet mêlée à la colère sur les salaires, pour lesquels les professeurs se mobilisent depuis le 5 juin.

Depuis le 22 mai, date à laquelle ont débuté les travaux de la convention constituante dominée par la droite de Morales, la colère suscitée par cette offensive a donné lieu à des mobilisations massives à l’appel de syndicats, organisations politiques, organisations indigènes et organisations pour les droits de l’homme. Malgré l’approbation de la réforme ce vendredi, les mobilisations continuent dans la province, avec notamment de nombreux barrages routiers.

Une colère face à laquelle la répression s’est intensifiée ce samedi, avec des tirs de flashball, de gaz lacrymogènes et de nombreuses interpellations, notamment sur le barrage routier de Purmamarca. Parmi les interpellés, Natalia Morales, députée locale du PTS argentin et membre de la convention constituante, dont elle avait démissionné quelques jours plus tôt en opposition à la réforme et en soutien à la mobilisation. Cette dernière est devenue une des figures du mouvement, dans lequel le PTS a joué un rôle actif, tant pour dénoncer la réforme que pour lier bataille des salaires et lutte contre l’offensive autoritaire. Lucho Aguilar, journaliste de La Izquierda Diario et envoyé spécial qui couvre les mobilisations assidûment ces dernières semaines, a également été interpellé.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux, Natalia Morales témoigne depuis une voiture de police, expliquant : « ils nous ont réprimé avec des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes, ils nous ont traîné, et là nous sommes avec plusieurs autres femmes, mais aussi un journaliste de LID. Ce qui est arrivé à Purmamarca est brutal, il faut diffuser l’information, il y a beaucoup de personnes interpellées, disparues ou blessées. » Une répression qui n’a pas calmé la mobilisation, toujours en cours avec des barrages routiers dans de nombreuses villes de la province.

Nous apportons toute notre solidarité à nos camarades du PTS argentin, organisation sœur de Révolution Permanente, et à l’ensemble des manifestants interpellés. De la France à l’Argentine, leur violente répression ne fera jamais taire notre colère. Solidarité ! Plus que jamais il faut une mobilisation générale pour s’opposer à la répression et faire retirer la réforme de Morales !