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Vous n’aurez plus de chômage partiel si vous refusez d’envoyer les enfants à l’école à partir du 1er juin

Pénicaud a annoncé que le dispositif du chômage partiel allait être modifié à compter du 1er juin. Il ne sera plus possible d'obtenir le chômage partiel pour les parents qui refusent d'envoyer leurs enfants à l'école. Une mesure qui ne concernera que les parents dont les enfants peuvent être accueillis à l’école.

Philomène Rozan

29 avril 2020

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Alors que Bruno Le Maire -ministre de l’Economie et des finances- appelait ce 29 avril « un maximum de français » à reprendre le travail. Auprès de Muriel Pénicaud -ministre du Travail- interrogée sur France Inter, le son de cloche était le même : il faut « commencer [...] à relancer l économie » ; « On va reprendre l’activité  » a-t-elle déclaré. Elle a ainsi annoncé qu’à partir du 1er juin le dispositif du chômage partiel serait modifié.

Vous aviez dit retour à l’école sur la base du volontariat ?

Le gouvernement expliquait dès la semaine dernière que le retour à l’école se ferait sur la base du volontariat. Mais Pénicaud a annoncé qu’« Au mois de mai c’est un choix des parents […] et puis au mois de juin si des écoles ne peuvent pas accueillir tout le monde, si certaines ne sont pas ouvertes, avec l’attestation on pourra continuer à avoir l’activité partielle  » ; « à partir du 1er juin, il faudra une attestation de l’école [justifiant qu’elle ne peut accueillir l’enfant] ». Ainsi, le retour à l’école ne sera donc pas sur la base du "volontariat" comme l’avait annoncé Edouard Philippe mais en fonction de la décision des écoles.

En somme, à partir du 1er juin, les parents qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école ne pourront plus bénéficier du chômage partiel comme le note notamment un article de Yahoo. Pour les parents dont les enfants ne peuvent pas retourner à l’école au cas où l’école est fermée notamment où que l’école ne peut les accueillir dans des conditions sanitaires corrects devront pour bénéficier du chômage partiel fournir une attestation à leur employeur attestant que l’établissement ne peut pas accueillir l’enfant.

Ainsi la priorité loin d’être à la sécurité sanitaire et aux choix des parents, est au retour des parents au travail. Et ces derniers ne pourront pas faire de choix, puisqu’ils seront dépendant de l’obtention du chômage partiel. Qui leur sera supprimé si l’école ouvre ses portes. Ainsi au prétexte de lutter contre les inégalités, le gouvernement veut renvoyer au plus vite les enfants à l’école, malgré les risques importants de contamination ou encore l’impossibilité d’avoir accès à la cantine scolaire dans certains établissements.

Au début du confinement, avec l’annonce de la fermeture des écoles le gouvernement avait promis aux parents contraints de s’occuper de leurs enfants que leurs salaires seraient maintenus à hauteur de 90 %. Mais au mois de mars de nombreux parents -et surtout de nombreuses mères seules- se sont retrouvées avec seulement les 50 % de leur salaire assuré par l’Etat. Le gouvernement n’avait pas pris en compte le fait qu’avec moins d’un an d’ancienneté, l’entreprise n’était pas obligée de verser les 40 % restant. Et cette promesse des 90 % de salaire, non tenue pour le mois de mars, ne va tenir bien longtemps, puisque début mai les parents obligés de garder leurs enfants vont tomber sous le régime du chômage partiel.

Une baisse du chômage partiel pour tous

Ce sont 11, 3 millions de salariés qui en bénéficient à l’heure actuelle et qui vont voir l’attribution sans doute modifiée. « Le taux de prise en charge de l’Etat sera “probablement” “un peu moins important” a-t-elle ajouté, indiquant un «  petit reste à charge pour les entreprises.  »

La baisse et les « petits restes à charge » pour les entreprises, Pénicaud n’en a pas précisé les modalités, ni les chiffres exacts. Mais alors que des millions de salariés ne touchent que 84 % du salaire net, cette réduction risque d’aggraver les situations de précarité de salariés en chômage partiel pour qui cela représente une perte de 16% de leur salaire.


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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