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Dialogue social

A la veille du 6 juin, priorité au dialogue avec le patronat pour les directions syndicales

A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation nationale interprofessionnelle appelée après une longue pause, les directions syndicales ont envoyé un signal clair sur leur stratégie pour les prochains mois. Elles rencontraient en effet le patronat ce lundi pour définir une feuille de route sur le dialogue social.

Paul Morao

5 juin 2023

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A la veille du 6 juin, priorité au dialogue avec le patronat pour les directions syndicales

Le 1er mai dernier, l’appel à une nouvelle mobilisation interprofessionnelle le 6 juin avait fait l’effet d’une douche froide à beaucoup. Après une journée de mobilisation très forte, l’intersyndicale choisissait d’appeler à une prochaine date un mois après, en donnant par ailleurs à la mobilisation le seul objectif de faire pression sur les députés autour de la loi abrogeant la réforme des retraites de LIOT.

A la veille d’une journée qu’il faudra investir massivement pour montrer que la colère est toujours là, mais surtout pour exiger un véritable plan de bataille, les directions syndicales envoient un nouveau signal pour tourner la page du mouvement des retraites. Ce lundi, une grande partie des directions syndicales représentatives ont en effet rencontré le patronat pour fixer les contours du retour au « dialogue social » pour les prochains mois. Une rencontre à laquelle CGT devait confirmer aujourd’hui sa participation ou non.

Après avoir rencontré Elisabeth Borne les 16 et 17 mai, c’est donc cette fois avec les organisations patronales que se sont retrouvés les dirigeants confédéraux, pour discuter d’un programme qui pourrait être organisé en « trois blocs » d’après Les Echos : « le premier serait lié à la réforme des retraites : il traiterait des dossiers de l’emploi des seniors, des transitions professionnelles et de l’usure professionnelle - dit le patronat -, de la pénibilité - disent les syndicats. Le deuxième bloc de discussions traiterait des conditions de travail, un thème cher aux syndicats, avec y compris le compte épargne-temps universel. La négociation sur l’assurance-chômage, dont la convention doit être renouvelée à la fin de l’année, constituerait le troisième bloc (…). » Des thèmes auxquels pourrait s’être ajoutée la question des salaires.

Des sujets qui s’inscrivent pleinement dans la volonté de Macron, ayant appelé dès le 17 avril à un « Pacte de la vie au travail », de pousser à l’ouverture de négociations sur certaines mesures prévues dans la réforme des retraites mais censurées par le Conseil constitutionnel, et plus largement sur le « travail », pour tourner la page de la bataille des retraites. Des négociations qu’il voit par ailleurs comme un point d’appui pour gouverner malgré la crise politique comme le note Corinne Lhaïk dans L’Opinion : « [Macron] veut montrer qu’il est capable de faire confiance aux partenaires sociaux. Il n’a d’ailleurs pas trop le choix, ne disposant pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Des accords signés entre patronat et syndicats seraient plus facilement validés par le Parlement. »

A la veille de la manifestation du 6 juin, une grande partie de l’intersyndicale envoie ainsi un signal aussi clair que désastreux, dans la continuité des accords signés au cours du mouvement par une partie de ses directions, et par l’ensemble d’entre elle, CGT comprise, en ce qui concerne l’accord sur les accidents de travail : elle compte accepter le calendrier et la méthode macronienne, après six mois de lutte. L’heure est donc au retour à la normale et au dialogue avec le patronat et le gouvernement.

Un signal qui vient s’ajouter aux récentes déclarations des dirigeants confédéraux qui refusent de tirer les bilans des derniers mois, et refusent de préparer un plan de bataille par la grève reconductible généralisée, sur les questions de retraites et de salaires. C’est pourtant cette voie qui permettrait de bâtir le chemin vers la victoire.

Lire aussi : 6 juin. Tirer les bilans pour préparer la suite : il nous faut un plan de bataille pour vaincre Macron !


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